Le parti Renaissance a tranché : Pierre-Yves Bournazel, 48 ans, portera les couleurs du parti présidentiel aux municipales parisiennes de mars 2026, au détriment de Rachida Dati, pourtant soutenue par une frange de la macronie.
Cette décision, validée par la commission nationale d’investiture, traduit un virage stratégique face aux divisions internes et aux ambitions concurrentes.
Un choix stratégique qui fracture le parti d’Emmanuel Macron
Le soutien à Bournazel, ex-LR rallié à Horizons, le parti d’Édouard Philippe, a été validé par quatorze voix sur seize, malgré les réserves de figures comme Aurore Bergé et Sylvain Maillard. Ce dernier, président de la fédération Renaissance à Paris, a annoncé sa « mise en retrait » pour soutenir Dati, déclarant sur Europe 1 : « Je ferai campagne avec Rachida Dati pour gagner Paris. »
Il affirme qu’Emmanuel Macron ne lui a « pas donné tort », révélant des dissensions jusqu’au sommet du parti présidentiel. Franck Riester, secrétaire général de Renaissance, justifie ce choix par le profil « moins clivant » de Bournazel, qui promet une « campagne positive ». Une tribune dans L’Opinion, signée par quarante cadres dont Clément Beaune et Olivia Grégoire, salue cette « cohérence ». En échange, Renaissance obtient 55 % des places sur la liste de Bournazel et dix têtes de liste d’arrondissement.
Benjamin Haddad fustige une « machine à perdre », évoquant le fiasco de 2020 avec l’échec de la candidature d’Agnès Buzyn.
Dans la société civile, la candidature Bournazel provoque de vives critiques, notamment venant du fondateur de La Tribune de l’Art, Didier Rykner, qui affirme : « Bournazel est un ennemi de Paris, au même titre que les Hidalgo, Grégoire, Brossat, Belliard et consorts. Il ne faut pas se tromper. »
Rachida Dati, investie par LR, pâtit de ses ennuis judiciaires (procès Renault-Ghosn en septembre 2026) et de son attitude lors de la législative partielle de septembre, perçue comme une « rupture de confiance », et plus récemment du fiasco du vol du musée du Louvre. Pierre-Yves Bournazel, très loin dans les sondages, mise sur son image de « maire du quotidien » face à une gauche affaiblie et une droite fracturée, alors que la ville accuse une dette de 9 milliards d’euros.