France

Budget 2026 : les socialistes agitent la censure, Marine Le Pen dénonce «du bidon»

Alors que le projet de loi de finances fait son entrée à l’Assemblée nationale, les socialistes ont fait planer la menace de censurer le gouvernement Lecornu II si celui-ci ne revoyait pas sa copie fiscale. Une menace à laquelle ne croit pas la présidente du groupe Rassemblement national au Palais-Bourbon, qui a fustigé «un théâtre» et «un sketch».

« Vous savez, quand on est dans l’opposition, en règle générale, on s’oppose au budget », a déclaré, ce 24 octobre, à des journalistes, Marine Le Pen, évoquant un document qui est la « traduction d’actes politiques que nous ne partageons pas ».

La présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée était alors interrogée sur une potentielle censure du projet de loi de finances (PLF) par son groupe. « Je pense que tout ça, c’est du bidon », a-t-elle ajouté, tançant une « opposition de carton-pâte » et une « mise en scène » de ces désaccords « alors que tout est déjà dealé ».

« Tout cela est un théâtre, le sketch est préparé, en fait, entre le gouvernement et le Parti socialiste », a encore déclaré la députée du Pas-de-Calais. « La messe est dite. Le PS soutiendra le gouvernement jusqu’au bout », a-t-elle affirmé. « Il y a un scénario qui a été écrit, les décors sont de Sébastien Lecornu, les textes sont d’Olivier Faure, et il y a sûrement quelqu’un qui intervient aussi pour les costumes. »

Quelques heures plus tôt, sur le plateau de BFMTV, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, lançait un ultimatum au gouvernement alors que le PLF faisait son entrée, ce 24 octobre, dans l’hémicycle du Palais-Bourbon. « Si, dans les toutes prochaines heures — en gros jusqu’à lundi prochain —, il n’y avait pas d’évolution sensible sur le texte, il n’y aurait aucune marge de manœuvre accordée sur le budget de l’État et celui de la Sécurité sociale, et donc, en réalité, ce serait terminé », a-t-il déclaré.

« Tout ça n’est pas supportable »

« Vous avez bien compris », a répondu le député de Seine-et-Marne, relancé par son intervieweur sur un non-vote du budget par le groupe socialiste à l’Assemblée, ainsi qu’une censure du gouvernement s’« il n’y a pas de taxe Zucman, pas de retour de l’impôt de solidarité sur la fortune, s’il n’y a pas de mesure majeure avec des milliards à la clé ».

« Il faut comprendre que nous examinons, dans un premier temps, la partie recettes du budget », s’est par ailleurs justifié le socialiste, réfutant tout caractère « taxophile » des élus socialistes. Des députés PS qui avaient sauvé Sébastien Lecornu lors du vote de la motion de censure portée par LFI, le 16 octobre.

Le premier secrétaire du PS n’a pas manqué de souligner le rejet de ce volet recettes, la veille, en commission, malgré des modifications substantielles. « Si nous n’avons pas de recettes supplémentaires, nous ne pourrons pas corriger le reste de la copie », a poursuivi Olivier Faure, assurant que, pour la suite, il refuserait de « voter un budget qui ferait les poches des retraités, des malades, des jeunes, des familles ». « Tout ça n’est pas supportable », a-t-il insisté.

Dans une interview au Parisien parue la veille, le chef de file des députés PS, Boris Vallaud, avait laissé planer la menace d’une censure du gouvernement si les macronistes ne se montraient pas « capables de justice fiscale » lors de l’examen du PLF.