Le recours à une « lettre rectificative » au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 a été « acté » lors d'un Conseil des ministres présidé, en visioconférence, par le président Emmanuel Macron depuis Bruxelles, a indiqué ce 23 octobre Matignon dans un communiqué.
Ce document dévoilé la veille au soir par Les Échos, vise à geler « jusqu'à l'élection présidentielle » l’application de la réforme des retraites portée en 2023 par Élisabeth Borne, alors Première ministre et qui notamment relevait de trois mois chaque année l’âge légal de départ à la retraite pour atteindre 64 ans en 2030.
Exigée par le Parti socialiste, cette suspension est justifiée – selon Matignon – par la volonté de « garantir la tenue d’un débat parlementaire loyal et sincère sur cette question », alors que le PLFSS doit être débattu à l’Assemblée nationale à partir du 27 octobre.
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La mesure devrait avoir un coût pour les finances publiques : 100 millions d'euros seulement en 2026 et 1,4 milliard d'euros en 2027, d’après la lettre rectificative. Ainsi, en contrepartie, l’exécutif entend faire passer de 2,05 % à 2,25 % le taux de la « contribution » sur les complémentaires santé pour rapporter 1 milliard d'euros.
Par ailleurs, rapportait Les Échos, le gouvernement compterait renforcer la pression sur les retraités en amplifiant la sous-indexation de leurs retraites en 2027. Déjà gelées en 2026, les pensions de retraite se verraient ainsi sous-indexées de 0,9 point – par rapport à l’inflation – l’année suivante, contre 0,4 point actuellement prévu par le projet de budget (PLF).