Le barème de l’impôt sur le revenu (IR) et celui de la CSG pourraient rester inchangés en 2026. À l’instar des prestations sociales et des retraites, au titre d’une « année blanche », ce barème n’évoluerait pas en fonction de l’inflation, qui s’est élevée en France, selon l’Insee, à 2 %.
Ainsi, selon le ministère français de l’Économie et des Finances, près de 200 000 foyers fiscaux qui n’y étaient pas assujettis jusqu’à présent pourraient voir une partie de leurs revenus tomber dans la première tranche d’imposition réelle (11 %), commençant à 11 498 euros. Autre revers de cette mesure pour les ménages concernés : en devenant ainsi imposables, ils se verraient privés de certaines aides sociales.
Si ces « nouveaux entrants » dans le club des assujettis à l'IR sont aujourd’hui évoqués par la presse française, ce sont pourtant les 18 millions de foyers fiscaux déjà redevables de cet impôt qui pourraient voir leur ardoise fiscale augmenter avec ce gel de barème. En effet, les autres tranches de l’IR (30 %, 41 % et 45 %) ne seront pas non plus revalorisées.
Des recettes qui pourraient être contrebalancées par un coup de pouce aux couples modestes
D’après Les Échos, Bercy escompterait de ce gel 1,9 milliard d’euros de recettes fiscales supplémentaires. Toutefois, selon la même source, ce rendement pourrait être minoré par une « mesure de pouvoir d’achat » retenue par le Premier ministre Sébastien Lecornu. Celle-ci entendrait réduire, d’après l’hebdomadaire, « de 200 à 300 euros par an » l’ardoise fiscale des couples payés « légèrement » au-dessus du salaire minimum (SMIC), mais « minorerait » les gains du gel du barème de l'IR d'environ 1,5 milliard d'euros.
Pour autant, Bercy espérerait environ 300 millions d’euros supplémentaires issus du gel du barème de la Contribution sociale généralisée (CSG). Cet impôt, dont le taux et l’assiette n’ont eu de cesse d’être augmentés depuis sa création, concerne une grande partie des revenus : du salaire aux pensions de retraite, en passant par les indemnités de chômage et les revenus du patrimoine.
Sur le plan politique, les critiques n’ont pas tardé. « Ce sont les classes populaires et moyennes qui seront pénalisées », a dénoncé Marine Le Pen sur X, cheffe de file des députés du Rassemblement national (RN), renvoyant une nouvelle fois à l’« impôt sur la fortune financière » prôné par son parti et qui, selon elle, permettrait de soutenir l’instauration d’une part fiscale pleine « dès le deuxième enfant ».