Reconstitué en urgence après la démission éclair de Lecornu, le nouveau gouvernement, « de mission », selon les mots du chef du gouvernement, devait apaiser la crise politique. Composé de 34 ministres, il a été dévoilé dimanche soir.
Laurent Nuñez succède à Bruno Retailleau à l’Intérieur, Gérald Darmanin reste à la Justice, Monique Barbut intègre la Transition écologique. Les oppositions s’enflamment et, à peine nommé, le nouvel exécutif est déjà sur la sellette.
RN et LFI en ordre de bataille, Les Républicains fracturés
Marine Le Pen (RN), chef de file du premier groupe d’opposition à l’Assemblée, a annoncé une motion de censure dès lundi avec le soutien revendiqué de ses alliés de l’UDR d’Éric Ciotti, réclamant une dissolution.
Son vice-président au groupe RN à l’Assemblée a, de son côté, ironisé sur X : « Ça y est, on connaît enfin les noms de ceux qui seront censurés ». LFI lui emboîte le pas, Mathilde Panot, présidente du groupe mélenchoniste au Palais Bourbon, moquant également la nouvelle équipe : « Ne déballez pas vos cartons, la censure arrive ! ».
Le coordinateur national du parti, Manuel Bompard a confirmé le dépôt immédiat d’une motion de censure, alors que le président de la commission des finances, Éric Coquerel (LFI), dénonce un « pur gouvernement macroniste ».
Les socialistes temporisent. Olivier Faure, qui avait poussé pour une cohabitation de la gauche avec Emmanuel Macron, s’est contenté de commenté par un laconique « No comment » sur le réseau social X, disant attendre la déclaration de politique générale mercredi.
Arthur Delaporte (PS), lui, menace clairement de censure si la réforme des retraites n'est pas retirée. Marine Tondelier (écologistes) esquive : « Tout le monde a compris », quand le communiste Ian Brossat fustige un « énième gouvernement macroniste avec ses casseroles ».
À droite, LR exclut six ministres ayant rejoint Lecornu, dont Rachida Dati et Annie Genevard, qui revendique sur X sa « fidélité » au parti. Le parti dirigé par Bruno Retailleau n’a pas encore évoqué une éventuelle censure.
Au centre, ce gouvernement ne suscite pas non plus beaucoup d’enthousiasme
Sylvain Maillard (Renaissance), député macroniste de Paris, espère éviter la censure et plaide pour un débat sur la réforme des retraites, assurant que la survie du gouvernement est dans les mains du Parti socialiste.