Le 21 septembre 2025, la législative partielle dans la 2e circonscription de Paris (5e, 6e et 7e arrondissements) a consacré la victoire au premier tour de Michel Barnier, ancien Premier ministre et candidat Les Républicains (LR).
Selon une annonce sur X de Bruno Retailleau, président des LR, Barnier a récolté plus de 45 % des suffrages exprimés, un score impressionnant dans cette circonscription historiquement ancrée à droite, où il avait déjà été élu en 2022 avant sa nomination au gouvernement.
Ce scrutin, provoqué par sa démission récente du ministère de l’Intérieur, s’est tenu dans un climat politique tendu, marqué par les divisions à droite et les enjeux nationaux post-législatives de 2024. Derrière Barnier, Frédérique Bredin, candidate du Parti socialiste (PS) soutenue par la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), arrive en seconde position avec 31 % des voix.
Barnier n'a pas dit son dernier mot
Ce résultat solide pour la gauche modérée reflète une mobilisation relative dans un bastion bourgeois parisien, où les thèmes comme l’écologie urbaine et la sécurité ont été au cœur de la campagne. Les candidats d’extrême droite peinent : Thierry Mariani (Rassemblement National, RN) stagne autour de 10-12 %, devançant de justesse Hilaire Louyé de Reconquête (environ 8 %), qui n’a pas réussi à capter l’électorat radical.
L’alliance RN-Reconquête, évoquée en amont, n’a pas eu lieu, affaiblissant les scores cumulés à moins de 20 %. La participation reste dramatiquement faible, avec seulement un quart des 74 000 inscrits ayant voté – environ 18 500 suffrages – un taux inférieur à la moyenne nationale des législatives, soulignant l’abstention chronique dans les grandes villes.
Barnier se qualifie donc pour le second tour face à Bredin le 28 septembre. Une triangulaire semble improbable. Politiquement, ce succès renforce la position de Barnier au sein des LR, en pleine recomposition face au RN, et valide sa stature de figure modérée de la droite. Bredin, quant à elle, appelle à une « union des forces de progrès » pour le duel final.
Si Barnier l’emporte, il retrouverait l’Assemblée, compliquant les équilibres gouvernementaux de Sébastien Lecornu. Cette partielle, mineure en apparence, illustre les fractures françaises : droite en embuscade, gauche résiliente, extrêmes marginalisés localement.