France

Frais de représentation : la mairie de Paris répond après les révélations sur les dépenses d’Anne Hidalgo

Après les révélations de Mediapart sur les dépenses de représentation de la maire de Paris, la Ville a publié, ce 20 septembre, un communiqué pour défendre la régularité de ces frais et dénoncer des «manipulations» visant à nuire à Anne Hidalgo.

Selon des documents obtenus par l’association Transparence citoyenne et révélés par Mediapart, Anne Hidalgo aurait engagé entre 2020 et 2024 plus de 84 000 euros de frais de représentation, comprenant notamment des vêtements de luxe et des voyages coûteux.

Le site d’investigation affirme que ces dépenses, financées par l’enveloppe mise à disposition de la maire, incluent l’achat de plusieurs pièces de grandes marques — robes Dior, manteau Burberry, tailleurs Chanel — ainsi que des factures liées à des prestations d’apparat, comme coiffure et maquillage lors de cérémonies officielles. Mediapart met aussi en avant certains déplacements, jugés particulièrement onéreux, dont un voyage en Polynésie française en 2023, estimé à plusieurs milliers d’euros, et un déplacement à Tokyo en 2020. Selon le média, ces frais auraient souvent dépassé la simple fonction protocolaire, soulevant des interrogations sur leur caractère « personnel » ou « professionnel ».

La publication de ces informations a suscité de vives critiques de l’opposition municipale, qui dénonce un manque de transparence et des dépenses jugées excessives.

La mairie de Paris dénonce une instrumentalisation politique

Dans un communiqué publié ce 20 septembre, la Ville de Paris a tenu à « apporter des précisions claires et factuelles ». Elle rappelle que le principe des frais de représentation est prévu par la loi et qu’Anne Hidalgo a volontairement fixé son plafond à 19 720 euros annuels, soit « un montant bien inférieur à celui alloué à des ministres ou secrétaires d’État ». La mairie détaille les dépenses engagées sur les cinq dernières années, oscillant entre 13 900 et 19 700 euros, et précise qu’elles sont encadrées par un code de déontologie élaboré en 2019 avec la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique.

La Ville affirme que les frais couvrent des dépenses liées à la représentation diplomatique et protocolaire, incluant habillement, réceptions ou restauration. Elle conteste fermement certaines interprétations, qualifiées de « fausses informations », et cite l’exemple d’un déplacement à Tokyo en 2020 : « Contrairement aux rumeurs, il ne s’agissait pas de prestations de confort, mais d’un service de pressing et de coiffure, alors que la ville était en confinement strict. »

Estimant que ces polémiques relèvent d’une instrumentalisation politique, la mairie annonce qu’Anne Hidalgo portera plainte pour dénonciation calomnieuse afin d’identifier les responsables de ce qu’elle qualifie de « manipulations ».