France

France : les syndicats lancent un ultimatum à Sébastien Lecornu

Au lendemain de la mobilisation du 18 septembre, l’intersyndicale hausse le ton face au gouvernement français. Réunis dans la matinée du 19 septembre, les responsables des huit principales organisations syndicales ont décidé d’accorder au Premier ministre un délai de cinq à six jours pour présenter des mesures jugées conformes à leurs attentes.

Une réunion s’est tenue au siège de la CGT à Montreuil, au lendemain d’une journée d’action qui a rassemblé plusieurs dizaines de milliers de manifestants. Dans leur déclaration commune, les syndicats affirment que le gouvernement doit répondre dans l’urgence aux préoccupations du monde du travail. Ils préviennent que le délai fixé constitue un ultimatum, et l’absence de réponses concrètes entraînerait une reprise immédiate de la mobilisation.

Selon BFMTV, le Premier ministre Sébastien Lecornu dispose de moins d’une semaine pour formuler ses propositions. Il a assuré jeudi soir qu’il recevrait de nouveau les organisations syndicales « dans les prochains jours ». Mais pour l’intersyndicale, ce calendrier doit aboutir rapidement à des engagements précis.

Les revendications portent sur plusieurs axes : justice fiscale, financement des services publics, hausse des salaires et des prestations sociales, revalorisation des rémunérations dans la fonction publique, mais aussi abandon de la réforme des retraites à 64 ans et du projet visant à durcir l’assurance chômage. « Nos attentes sont claires et connues », martèle un responsable syndical cité par une source proche des discussions.

Des divergences au sein des syndicats

Derrière cette ligne unitaire, des divergences persistent entre organisations. La CGT et Solidaires auraient préféré fixer dès à présent une nouvelle date de mobilisation, tandis que la CFDT et la CFTC ont plaidé pour attendre les propositions du gouvernement. Le compromis trouvé consiste à accorder ce court délai à l’exécutif tout en prévenant qu’aucun recul ne sera accepté.

La prochaine étape pourrait se jouer avant la déclaration de politique générale du Premier ministre, prévue début octobre à l’Assemblée nationale. Plusieurs sources syndicales assurent qu’en cas de relance du mouvement, l’accent serait mis davantage sur la grève que lors de la première journée d’action, afin d’augmenter la pression sur l’exécutif.

Cet ultimatum place donc Sébastien Lecornu face à une équation délicate : composer avec un front syndical uni et déterminé, tout en cherchant à désamorcer une contestation sociale susceptible de s’amplifier dans la rue dans les toutes prochaines semaines.