« Après l’assassinat de Charlie Kirk, les lanceurs d’alerte de droite sont menacés », a posté ce 15 septembre sur X le député de l’Aisne Eddy Casterman, porte-parole d’Identité-Libertés (IDL), le parti créé et présidé par Marion Maréchal. À son message, il a joint la copie d’un courrier daté du 14 septembre et adressé à Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur démissionnaire.
Dans celui-ci, il met en garde, avec les autres députés IDL à l’Assemblée nationale – Anne Sicard (Val-d’Oise) et Thibaut Monnier (Drôme) – contre le risque de voir survenir en France un assassinat similaire à celui de Charlie Kirk, abattu le 10 septembre par un tireur alors qu’il débattait devant plusieurs milliers d’étudiants sur un campus de l’Utah.
Un drame qui, soulignent-ils, est « loin de susciter un élan de compassion voltairien », mais « ravive le brasier de haine qui couvait dans les mouvances islamistes, antifa et transactivistes ». Dans leur lettre, ils enjoignent le locataire de la Place Beauvau à protéger « tous ceux qui risquent leur vie pour faire vivre un pilier de notre démocratie : la liberté d’expression ».
Citant notamment les noms de Dora Moutot et Marguerite Stern, cibles de « menaces de mort publiées sur un site internet antifa » ainsi que de « militants transactivistes particulièrement virulents », de l’influenceur Damien Rieu qui « reçoit […] des appels au meurtre de Daesh » ou encore de l’essayiste et ancien patron du Front national de la jeunesse Julien Rochedy, qui « indique ne même plus faire attention aux centaines de menaces de mort dont il est l’objet », les trois députés réclament trois mesures.
Réforme de la protection policière et port d’arme
En premier lieu, ils appellent à « une réévaluation de la menace par l’Uclat », l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste étant un organisme dont l’évaluation peut déclencher ou ajuster des mesures de protection en faveur de potentielles cibles du terrorisme ou de l'extrémisme.
« Parmi les personnalités citées, certaines ont déjà sollicité une protection auprès de l’Uclat », ont souligné les députés. « À ce jour, alors qu’elles sont particulièrement exposées à un risque d’atteinte à leur vie, aucune d’entre elles ne fait l’objet d’une protection de la sous-direction de la protection des personnes (SDLP) », ont-ils poursuivi.
Une SDLP que, rappellent les trois signataires dans leur deuxième point, Bruno Retailleau avait proposé à Michel Barnier de reformer – lorsqu’il était Premier ministre. L’actuel patron des Républicains avait ainsi, à l’automne, suggéré de trancher dans la protection policière allouée à d’anciens membres du gouvernement et à des personnalités politiques n’apparaissant plus en public.
Une « réforme salutaire » qui « doit s’accompagner d’un réemploi des moyens humains et financiers au bénéfice de la protection des personnalités particulièrement ciblées par les mouvances islamistes, antifa et transactivistes », insistent les députés IDL. Ceux-ci suggèrent en dernier lieu à Bruno Retailleau, en invoquant le Code de la sécurité intérieure, d’« autoriser le port d’une arme de poing et d’octroyer un moyen de protection et de riposte en cas de tentative de meurtre ».