Clermont-Ferrand, autrefois havre de paix auvergnat, a plongé dans l’effroi dans la nuit du 12 au 13 août, marquée par une série d’actes violents. En quelques heures, quatre incidents graves, probablement liés au trafic de drogue, ont bouleversé la ville, selon des sources judiciaires relayées par Le Parisien et France Bleu
Narcotrafic, violences, une ville à la dérive
Tout commence à 0h30, rue du Torpilleur-Sirocco, dans le quartier de Croix-de-Neyrat. Un jeune homme de 22 ans, originaire du Vaucluse, est blessé par balle à la jambe. Pris en charge par le Smur et les pompiers, il est hospitalisé sans pronostic vital engagé. À 3h20, à Pérignat-lès-Sarliève, une maison est visée par un incendie criminel, stoppé à la porte, mais des douilles retrouvées sur place orientent les enquêteurs vers une piste intentionnelle. Une semaine plus tôt, la maison voisine avait déjà brûlé, laissant planer l’hypothèse d’une erreur de cible.
À 4h, à Aulnat, un autre incendie ravage une maison. Une mère et ses quatre enfants s’échappent de justesse, tandis que le père est absent. La piste criminelle est également privilégiée. Enfin, à 5h, dans le haut du quartier de Croix-de-Neyrat, les pompiers découvrent un corps calciné dans une Renault Clio en feu, rappelant un précédent drame en mai 2025, où un jeune de 17 ans avait été retrouvé, un couteau dans la tempe, dans une voiture incendiée.
Le maire socialiste, Olivier Bianchi, n’a pas commenté ces crimes et s’est contenté de saluer le travail de la police contre le trafic de drogue.
Marlène Hostache, du syndicat Alliance Puy-de-Dôme, compare de son côté la situation à celle de la ville de Grenoble, réclamant plus de moyens pour les forces de l’ordre.
L’organisation nationaliste clermontoise « Clermont non conforme » dénonçait de son côté fin juillet les attaques « aux coups de couteau qui se multiplient » dans la ville.
Les enquêtes, confiées à la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) pour la fusillade et le meurtre, et à la Division de la criminalité territoriale pour les incendies, explorent un possible lien avec le narcotrafic. Depuis janvier, Clermont-Ferrand déplore cinq homicides, dont plusieurs fusillades liées à la drogue, avec 1 381 infractions aux stupéfiants recensées, en hausse de 59 % par rapport à 2024. La ville auvergnate, jadis paisible, semble à un tournant critique.