L’été 2025 s’annonce dramatique sur le front des noyades en France. Entre le 1er juin et le 23 juillet, Santé publique France a recensé 702 noyades, dont 193 mortelles, soit une augmentation de 45 % par rapport à l’an dernier (133 décès) confirmant une première tendance déjà relevée au milieu du mois de juillet.
Une augmentation du nombre de décès de 139 %
Cette hausse, particulièrement marquée lors de la vague de chaleur de juin-juillet, s’explique par des températures élevées incitant les populations à se ruer vers les lieux de baignade. Pendant la période de canicule (19 juin-6 juillet), 86 décès ont été enregistrés, contre 36 en 2024, soit une augmentation de 139 %. Les adolescents sont particulièrement touchés : 27 enfants et jeunes ont perdu la vie cette année, contre 15 en 2024. Les noyades mortelles chez les 13-17 ans représentent 30 % des cas, contre 13 % l’an passé. Les mineurs sont surtout victimes en piscines privées, tandis que les adultes succombent principalement en mer (79 décès), dans les cours d’eau (58) et les plans d’eau (30). Les régions les plus touchées sont Provence-Alpes-Côte d’Azur, Occitanie, Nouvelle-Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes, concentrant 47 % des décès.
Les autorités alertent sur ce phénomène à l’image de Santé public France qui communique régulièrement sur les chiffres des noyades.
Elles pointent du doigt les baignades dans des sites non surveillés, où le risque est accru, notamment en cas de consommation d’alcool. « Les interdictions de baignade doivent être respectées », martèle Santé publique France, qui recommande de privilégier les zones surveillées et de rester vigilant, surtout avec les enfants. Une surveillance active et l’apprentissage précoce de la natation sont essentiels.
Cette situation alarmante met en lumière un autre problème : l’état des infrastructures aquatiques. Dans une tribune publiée le 2 août dans Le Parisien, les champions olympiques Florent Manaudou et Alain Bernard appellent à un « plan piscine » pour rénover les bassins vieillissants. Selon eux, 40 % des piscines datent d’avant 1975, et 15 % des écoles n’y ont pas accès, privant 500 000 élèves d’apprentissage de la natation. Face à cette crise, les autorités et les experts appellent à une mobilisation collective pour prévenir ces drames estivaux.