France

Municipales 2026 : la droite érige un cordon sanitaire contre LFI

À l’approche des municipales de mars 2026, Les Républicains (LR), emmenés par Bruno Retailleau, veulent constituer un «front républicain» pour contrer La France insoumise (LFI), qualifiée de «pire menace politique». Objectif : empêcher l’implantation de la gauche radicale et provoquer une «vague bleue» à un an de la présidentielle.

À huit mois des municipales de 2026, Les Républicains (LR) affûtent leur stratégie pour barrer la route à La France insoumise (LFI). Sous l’impulsion de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur et président du parti, la droite ambitionne de fédérer un « front républicain » contre ce qu’elle perçoit comme une gauche extrémiste, incarnée par Jean-Luc Mélenchon. « LFI est la première et la pire menace politique aujourd’hui », a déclaré Retailleau au Figaro, dénonçant une gauche « outrancière » et « provocante ».

Diviser la gauche à l’approche d’échéances locales

Cette stratégie s’appuie sur un constat : la poussée de LFI dans les scrutins locaux, comme à Villeneuve-Saint-Georges en février 2025, où Louis Boyard (LFI) a échoué face à la candidate LR Kristell Niasme. La droite pointe le « clientélisme à la Boyard » et les dérives communautaristes dans les quartiers populaires. Pour contrer cette dynamique, LR dit vouloir mettre en place une approche pragmatique, adaptée aux réalités locales, sans dogmatisme. Dans les communes où LFI pourrait l’emporter, la droite s’alliera avec les forces les plus à même de la battre, y compris en évitant de céder aux appels à se retirer face au Rassemblement national (RN) si cela favorise LFI.

LR mise sur une « vague bleue » pour reconquérir des territoires, portée par la dynamique de Retailleau et la faiblesse du macronisme au niveau local. Le parti s’appuie sur son ancrage historique et des victoires récentes dans des scrutins partiels. Cependant, des doutes persistent dans certaines régions, comme le Sud, où les élus locaux, souvent indépendants, échappent aux logiques partisanes. À Nice, par exemple, la candidature d’Éric Ciotti, allié au RN, complique la stratégie de Retailleau.

LFI, de son côté, peine à s’implanter localement. Malgré des ambitions à Lille, Marseille ou Toulouse, les échecs récents, comme à Villeneuve-Saint-Georges, révèlent un rejet de sa radicalité par une partie de l’électorat de gauche. Des propositions controversées, comme le désarmement des polices municipales défendu par Mathilde Panot, suscitent des tollés, y compris à gauche. Olivier Faure (PS) a critiqué cette idée, soulignant la nécessité de « sérieux » en matière de sécurité.

Pour LR, les municipales sont un test crucial avant 2027. En fédérant « la droite et le centre » contre LFI, Retailleau espère redonner des couleurs à un parti en quête de renouveau, et contenir la progression du RN qui peine toujours à l’échelle locale.