France

Jean-Noël Barrot condamne l’expédition des députées LFI vers Gaza

Jean-Noël Barrot a qualifié d’«irresponsable» l’expédition des députées LFI Emma Fourreau et Gabrielle Cathala à bord du Handala pour briser le blocus de Gaza. Les élues dénoncent l’inaction française face à la crise humanitaire. Cette initiative, risquée après l’arraisonnement du Madleen, ravive les tensions diplomatiques.

Deux élues de La France insoumise (LFI), l’eurodéputée Emma Fourreau et la députée du Val-d’Oise Gabrielle Cathala, ont embarqué depuis Gallipoli (Italie), à bord du Handala, un navire de la Coalition de la Flottille de la Liberté, pour tenter de briser le blocus de Gaza.

Selon les élues, ce bateau, chargé de vivres et d’aide médicale, transporte 18 militants et trois journalistes, dans le but de « stopper le génocide » et d’apporter une aide humanitaire. Cette initiative, présentée comme une action politique et symbolique, fait suite à l’arraisonnement en juin dernier du Madleen, sur lequel Rima Hassan et Greta Thunberg avaient été interceptées par la marine israélienne à 185 km de Gaza.

LFI critique la diplomatie française

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a vivement critiqué cette démarche, la qualifiant d’« irresponsable ». « Les conseils aux voyageurs s’appliquent à tous, y compris aux députés LFI. Se rendre à Gaza est dangereux, strictement déconseillé, et ne peut contribuer en rien à résoudre la catastrophe humanitaire en cours », a-t-il déclaré, ajoutant que les services consulaires, déjà mobilisés, géreront les conséquences de cette action.

Les élues LFI ont répliqué, accusant le chef de la diplomatie française de complicité dans un « génocide » en ne soutenant pas un pont aérien humanitaire. Gabrielle Cathala a appelé à interpeller Emmanuel Macron, Jean-Noël Barrot et Sébastien Lecornu pour garantir leur sécurité, tandis que Emma Fourreau a dénoncé l’inaction de la France face au droit international.

D’autres figures LFI, comme Alma Dufour et Manuel Bompard, ont soutenu les élues, critiquant la « médiocrité » du ministre. Israël justifie le blocus de l'aide humanitaire par la nécessité d'empêcher le transfert d'armes et de fonds au Hamas pour que le mouvement puisse se restructurer. Le blocage des vivres par l'armée israélienne entraîne des risques de famine pour l'ensemble de la population gazaouie. Les bombardements de Tsahal ont déjà fait des dizaines de milliers de victimes depuis plus de 21 mois.

Cette initiative intervient dans un contexte de tensions diplomatiques, avec des appels européens à un cessez-le-feu. L’UE, par la voix de Kaja Kallas, condamne les violations des deux côtés, mais la France insiste sur la protection des civils, tout en déconseillant tout voyage à Gaza.