Le plan de redressement des finances publiques dévoilé par François Bayrou le 15 juillet 2025 suscite une défiance sans précédent. Selon un sondage Odoxa pour Le Figaro, 87 % des Français anticipent une baisse de leur pouvoir d’achat et 78 % n’accordent pas leur confiance au Premier ministre pour réduire la dette et le déficit. Un autre sondage Ifop pour LCI révèle que 74 % des Français jugent ce budget « injuste », tandis que 69 % le considèrent comme « irréaliste ».
Si 57 % reconnaissent la nécessité d’un effort face à l’état des finances publiques, 72 % estiment que les sacrifices demandés sont mal répartis.
Des mesures contestées et un désaveu généralisé
Parmi les mesures les plus contestées figurent les économies de 5 milliards d’euros sur la santé, rejetées par 74 % des sondés, et la suppression de deux jours fériés, désapprouvée par 73 %. La réduction de 3 000 postes de fonctionnaires divise : 43 % la jugent excessive, 33 % adéquate, et 23 % insuffisante. Seules deux propositions trouvent un large soutien : le gel des dépenses de l’État (80 %) et une contribution des plus riches (79 %). La création d’une contribution de solidarité pour les hauts revenus est la seule mesure majoritairement approuvée (74 %).
Politiquement, le plan divise. Les sympathisants Renaissance (90 %) et LR (81 %) reconnaissent sa nécessité, mais seuls ceux de Renaissance (61 %) le jugent équitable. Les oppositions, notamment le RN (89 % de défiance) et la gauche (75 %), menacent de censurer le gouvernement. Si les Français étaient députés, 71 % voteraient contre le budget, avec une hostilité marquée chez les partisans du RN (80 %), de LFI (79 %), du PS (74 %) et des écologistes (77 %). Même les LR s’opposent à 54 %. Face à ce rejet, François Bayrou joue sa survie politique. Les critiques fusent, y compris parmi ses alliés. Édouard Philippe (Horizons) juge que le plan ne résout rien, tandis que Laurent Wauquiez (LR) appelle à des ajustements.
Menacé de censure, Bayrou pourrait chercher un compromis, notamment avec le PS, qui propose une taxe sur les milliardaires. Cependant, les syndicats, comme la CGT, appellent déjà à la mobilisation, laissant présager une rentrée sociale tendue. Le budget 2026, attendu en Conseil des ministres le 1er octobre, s’annonce comme un test crucial pour le Premier ministre.