«Nous sommes profondément choqués par l’utilisation qu’est faite de Jim pour le bénéfice politique de Marine Le Pen et nous espérons que la photo de notre fils, ainsi que deux autres images explicites, seront retirées immédiatement», ont écrit John et Diane Foley dans un communiqué. Ils réagissaient à la décision de Marine Le Pen, la présidente du Front national (FN), de publier hier, sur son compte Twitter, une photo du photographe James Foley, décapité par Daesh.
Déjà critiquée de toutes parts pour avoir relayé des photos de propagande de Daesh pour dénoncer le «parallèle ignoble» effectué par un journaliste entre l’Etat islamique et son parti, Marine Le Pen a expliqué ne pas savoir qu'il s'agissait de James Foley. «Je ne savais pas que c’était une photo de James Foley. Elle est accessible par tous sur Google. J'apprends ce matin que sa famille me demande de la retirer. Bien évidemment, je l'ai aussitôt retirée», a déclaré la présidente du FN.
Dans cette affaire, Marine Le Pen ne fait pas uniquement face à la colère de la famille de James Foley. Elle pourrait aussi devoir répondre de ces actes devant la justice. Le parquet de Nanterre a ainsi ouvert une enquête préliminaire pour «diffusion d'images violentes». Elle a estimé, à ce sujet, que «toute cette opération vise à faire oublier le début de cette affaire», à savoir qu'un «certain nombre de personnes se sont autorisées à faire des comparaisons scandaleuses, ignobles, entre Daesh et le Front national». Le 16 décembre, sur l'antenne de BFM et de RMC, Jean-Jacques Bourdin avait parlé «des liens entre Daesh et le Front national, enfin, pas les liens directs, mais ce repli identitaire qui, finalement, est une communauté d’esprit».
Marine Le Pen a donc estimé en effet que son choix de diffuser de telles photos, qui ont été relayées par de nombreux proches du Front national, était «le seul moyen de taper un grand coup sur la table».