France

Suicide d’Olivier Marleix : une onde de choc dans la classe politique française

Le décès tragique d’Olivier Marleix, député LR d’Eure-et-Loir, retrouvé pendu le 7 juillet, a bouleversé l’Assemblée nationale et suscité une vague d’hommages unanimes. La droite pleure un gaulliste convaincu, défenseur de la souveraineté nationale et détracteur du président Macron.

Le 7 juillet, l’annonce du suicide d’Olivier Marleix, député Les Républicains (LR) d’Eure-et-Loir, a plongé le Palais Bourbon dans la stupeur. Âgé de 54 ans, cet ancien président du groupe LR (2022-2024) a été retrouvé pendu à son domicile d’Anet. Sa carrière a été marquée par un engagement fervent pour la souveraineté industrielle et énergétique de la France. Une autopsie, prévue mercredi à Rouen, confirmera la thèse privilégiée du suicide, bien qu’aucune lettre explicative n’ait été retrouvée, seulement un « bout de papier » selon le procureur de Chartres.

Des hommages de toutes les colorations politiques

Le président de la République Emmanuel Macron a évoqué sur son compte X un « homme politique d’expérience » et adressé ses condoléances à sa famille. Olivier Marleix était néanmoins un fervent critique d'Emmanuel Macron, l'accusant d'un « pacte de corruption » dans la vente d'Alstom à General Electric en 2014. Il était même allé jusqu’à le qualifier de « diable incarné ». 

Nicolas Sarkozy, dont Olivier Marleix fut conseiller à l’Élysée, a évoqué un « serviteur exemplaire », tandis que François Hollande a loué son « respect élégant » pour les idées adverses.

À l’Assemblée, la nouvelle a interrompu une séance sur la réforme du scrutin municipal. Naïma Moutchou, vice-présidente, a suspendu les débats pour observer une minute de silence, évoquant une « onde de choc ». Les hommages ont afflué, transcendant les clivages politiques

À droite, l’émotion est vive. Bruno Retailleau, président de LR, s’est dit « infiniment triste », et Laurent Wauquiez a vanté un « défenseur inlassable de l’intérêt général ». Valérie Pécresse, bouleversée, a décrit un « gaulliste républicain » fiable. Même les oppositions ont rendu hommage : Marine Le Pen a salué un « élu de terrain ».

A gauche, Manuel Bompard (LFI) a évoqué un « adversaire respectueux » et Fabien Roussel (PCF) un « gaulliste authentique » avec qui il partageait des combats pour l’industrie.

Olivier Marleix, connu pour son rôle dans la commission d’enquête sur la vente d’Alstom à General Electric, était une figure respectée, reconnue pour sa rigueur et son humanité. À Anet, sa commune, la maire Aliette Le Bihan a pleuré un homme qui « savait rassembler ». Un hommage solennel est prévu le 8 juillet à 15 heures à l’Assemblée, où sa « haute silhouette » manquera, comme l’a souligné François Bayrou.