Dans une tribune publiée dans Le Figaro, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur et président des Républicains (LR), a jeté un pavé dans la mare en plaidant pour l’arrêt des subventions publiques à l’éolien et au photovoltaïque, qu’il juge « coûteux » et responsables d’une « intermittence » menaçant le réseau énergétique.
Cosignée avec François-Xavier Bellamy et Julien Aubert, cette prise de position pro-nucléaire a provoqué une tempête au sein du gouvernement et révélé des fractures profondes à l’approche des municipales de 2026.
Emmanuel Macron et la vieille garde macroniste mécontents
Le président Emmanuel Macron, en déplacement dans l’Aveyron, a recadré Retailleau, l’enjoignant de « s’occuper des affaires de son portefeuille » et de ne pas « caricaturer » la politique énergétique.
François Bayrou, Premier ministre, a lui aussi appelé à « discipliner la parole » au sein de son gouvernement de coalition. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, a dénoncé une démarche « populiste » et « dangereuse », confiant au Monde avoir envisagé de démissionner face à cette attaque contre les renouvelables, piliers de la neutralité carbone visée pour 2050.
Laurent Saint-Martin, ministre délégué, a jugé « gênante » la présence de Retailleau au gouvernement. Gabriel Attal, secrétaire général de Renaissance, a fustigé un « contresens historique et scientifique » et s’est fendu d’un très long message à ce propos sur les réseaux sociaux.
L’entourage de ministre de l’Intérieur défend de son côté une position cohérente avec la ligne historique de LR, qui privilégie le nucléaire comme « colonne vertébrale » de l’énergie décarbonée. « Les renouvelables sont à maturité, plus besoin de subventions », a-t-il martelé sur X, rejetant les accusations de climatoscepticisme.
Raphaël Glucksmann, figure montante de la gauche socialiste, a qualifié cette posture de « populo-trumpisme », comparant Bruno Retailleau au président américain pour son rejet des renouvelables.
Cette querelle illustre un désaccord stratégique : là où Emmanuel Macron et ses alliés ainsi que la gauche prônent les énergies dites renouvelables, Bruno Retailleau et la droite mise sur le nucléaire se singularisant avec un œil sur 2027. Les municipales de 2026 s’annoncent comme un premier test pour ces visions divergentes.