France

La France à l’arrêt face à une canicule écrasante, le gouvernement pointé du doigt

Avec des températures frôlant les 40 °C, la France panique face à une vague de chaleur intense. Écoles fermées, réacteurs nucléaires à l’arrêt et infrastructures dépassées révèlent une impréparation chronique face aux défis climatiques croissants.

Depuis plusieurs jours, la France est paralysée par une canicule d’une ampleur rare. Météo-France a placé 16 départements en vigilance rouge et 68 en vigilance orange, un épisode qualifié d’« exceptionnel » par son intensité et sa durée.

Le 1er juillet, le pays affronte des températures oscillant entre 36 et 41 °C, aggravées par des nuits tropicales laissant peu de répit. Les conséquences sont multiples et soulignent les failles d’un système mal préparé à ces extrêmes climatiques.

Ecoles fermées, réacteurs nucléaires, transports : des politiques dépassés

Près de 1 350 écoles, sur les près de 45 000 que compte le territoire, ont fermé leurs portes, totalement ou partiellement, pour protéger élèves et personnels. Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation, a appelé à la « souplesse », recommandant l’utilisation de salles ombragées et l’accès à l’eau potable pour les examens.

Mais ces mesures d’urgence masquent un problème structurel : selon un rapport parlementaire de 2023, 40 milliards d’euros seraient nécessaires pour rénover thermiquement les établissements scolaires. « La moitié des écoles manquent de volets ou d’isolation adaptée », déplore Sophie Vénétitay, du SNES-FSU, qui n’hésite pas à pointer du doigt la responsabilité d’Elisabeth Borne.

Les collectivités, responsables du bâti, peinent à financer ces travaux, surtout après les coupes dans le Fonds vert. Le secteur énergétique n’est pas épargné. La centrale nucléaire de Golfech a stoppé un réacteur, la température de la Garonne ayant atteint 28 °C, seuil critique pour le refroidissement.

Ce phénomène, combiné à une sécheresse touchant 26 départements, fragilise les infrastructures. Les restrictions d’eau s’intensifient, et les départs de feux, comme dans l’Aude où 400 hectares ont brûlé, inquiètent. Les transports publics, notamment en Île-de-France, deviennent des fournaises. Seules 48 % des lignes de métro parisien disposent d’une ventilation réfrigérée, rendant les trajets particulièrement pénibles pour les usagers.

La pollution à l’ozone, amplifiée par la chaleur, aggrave la situation, avec des restrictions de circulation à Paris.

Face à cette crise, syndicats et élus dénoncent l’improvisation. « Il faut un protocole clair pour anticiper ces épisodes », insiste Catherine Nave-Bekhti (CFDT).

Des journalistes s’indignent, de leur côté, de l’infantilisation des Français, à l’image de Paul Sugy du Figaro, qui en a fait le sujet de son éditorial sur CNews.

Le plan de rénovation des écoles, lancé par Emmanuel Macron, patine faute de financements lisibles, tandis que le « plan d’adaptation au réchauffement climatique », présenté en mars par la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, n’a pas permis de préparer les territoires aux défis des bouleversements météo.