Lors d’un colloque sur la francophonie organisé à l’Assemblée nationale par le député LFI Aurélien Taché, Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise (LFI), a suscité une vive controverse en déclarant que « la langue française n’appartient plus à la France et aux Français ».
Il a proposé de trouver un nouveau nom pour cette langue, arguant qu’elle est partagée par vingt-huit nations comme langue officielle et qu’elle ne doit pas être vue comme un outil de « soft power » français, mais comme une langue commune mondiale. Cette prise de position s’inscrit dans sa vision d’une francophonie culturelle et politique, enrichie par des influences multiples, notamment issues du colonialisme et de brassages culturels.
L'ire de la droite
Ces propos ont déclenché un tollé, particulièrement à droite et à l’extrême droite. La députée RN Laurence Robert-Dehault a qualifié ces déclarations d’« anti-françaises inacceptables », tandis qu’Isabelle Balkany a dénoncé des « inepties ». Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a rétorqué que « la langue française appartient aux Français » et constitue un « patrimoine précieux », accusant Mélenchon de mépriser l’identité nationale.
D’autres figures, comme la députée RN Laure Lavalette, ont ironisé sur une vision « anti-France » de la gauche, et Naïma Moutchou (Horizons) a reproché à Mélenchon de rejeter l’histoire et les idéaux français. Face à ces critiques, Mélenchon a répliqué avec ironie, se réjouissant d’une « polémique absurde, plus piquante que les autres ».
La langue de tous ceux qui la parlent
Il a accusé la droite de ne pas avoir écouté son discours, soulignant que le français, langue officielle de vingt-huit pays, appartient à tous ceux qui le parlent, des Sénégalais aux Québécois. Il a dénoncé une « France rabougrie » qui s’accroche à une vision nationaliste étroite, défendant une langue enrichie par des emprunts arabes, russes ou latins.
Cette passe d’armes illustre les tensions autour de l’identité française, Mélenchon prônant une vision universaliste face à une droite attachée à une identité nationale traditionnelle.