À l’approche des élections municipales de 2026, La France insoumise (LFI) dévoile ses ambitions pour Nantes avec un programme audacieux, marqué par une proposition phare : l’ouverture d’une « halte soins addictions » (HSA), communément appelée « salle de shoot ».
Cette mesure, annoncée le 16 juin 2025 lors d’un meeting aux Salons Mauduit, vise à encadrer la consommation de drogue dans un cadre sécurisé, en s’inscrivant dans une stratégie globale de lutte contre les addictions et le narcotrafic. L’initiative, portée par les chefs de file insoumis William Aucant et Marina Ferreruela, suscite déjà de vives réactions dans la cité des ducs.
Une mesure qui ne fait pas consensus
L’objectif de cette salle de consommation à moindre risque est double : réduire les pratiques à haut risque pour les usagers de drogue et renforcer leur suivi sanitaire et social. Ce dispositif, inspiré des expériences menées à Paris et Strasbourg depuis 2016, offrirait un accueil inconditionnel, confidentiel et gratuit, permettant aux toxicomanes de consommer sous supervision médicale tout en accédant à des soins et à un accompagnement.
LFI insiste sur l’efficacité de ces structures pour améliorer les parcours de santé des usagers et limiter les nuisances dans l’espace public, comme les seringues abandonnées ou les overdoses en pleine rue. Cependant, le projet n’est pas sans controverse, comme en témoigne l’annulation d’une initiative similaire à Marseille face à une forte opposition citoyenne.
Cette proposition s’inscrit dans un plan plus large contre les addictions, détaillé dans le programme « Faire mieux à Nantes ». LFI promet des campagnes de prévention dans les écoles, des formations pour les professionnels, un soutien psychologique renforcé, ainsi que des solutions d’hébergement et d’accès aux soins pour les personnes dépendantes.
Ce plan, élaboré en collaboration avec des associations et les services publics, repose sur une consultation citoyenne menée depuis février 2025 via une « grande enquête populaire ». Ce travail de terrain, impliquant des porte-à-porte dans tous les quartiers nantais, a permis de recueillir les attentes des habitants pour construire un programme participatif. L’annonce intervient dans un contexte particulier, marqué par une affaire impliquant le député insoumis Andy Kerbrat, interpellé en octobre 2024 pour achat de stupéfiants.