Au congrès du Parti socialiste (PS) à Nancy, le 14 juin 2025, Jérôme Guedj, député de l’Essonne, a jeté un pavé dans la mare en qualifiant Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise (LFI), de « salopard antisémite ».
Ces mots, prononcés à la tribune, ont suscité des applaudissements dans la salle mais aussi une vive controverse, creusant davantage le fossé entre les deux partis de gauche alors qu’Olivier Faure a mis en cause l’alliance des socialistes avec les Insoumis au début du mois de juin.
Les Insoumis s’indignent et demandent des excuses
Jérôme Guedj, ancien proche de Mélenchon et fervent défenseur de la Nupes en 2022, a exprimé une « meurtrissure terrible » face à la dérive, selon lui, du tribun insoumis, notamment depuis l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
Ce jour-là, afirme-t-il, LFI avait refusé de qualifier l’attaque de « terroriste », une position qui a marqué la rupture définitive entre Jérôme Guedj et Jean-Luc Mélenchon. Le député socialiste, de confession juive, reproche à LFI des propos « insupportables » et une rhétorique qu’il juge ambiguë sur le conflit israélo-palestinien, accusant Jean-Luc Mélenchon d’attiser les tensions communautaires. En réponse, le fondateur des Insoumis a exigé des excuses publiques du PS sur X, défiant Guedj de prouver ses accusations par des citations précises de ses discours ou écrits des quarante dernières années.
« Le PS s’excuse ou assume ? », a-t-il lancé, tandis que Manuel Bompard, coordinateur de LFI, a évoqué des propos « inacceptables », réclamant une sanction contre Jérôme Guedj et les excuses du Premier secrétaire Olivier Faure.
Cette confrontation n’est pas isolée. Elle s’inscrit dans une guerre des « deux gauches irréconciliables », théorisée dès 2016 par Manuel Valls. Les tensions, exacerbées par des désaccords sur la laïcité, l’universalisme et la stratégie électorale, fragilisent le PS, déjà divisé entre pro et anti-LFI. Olivier Faure, réélu premier secrétaire, tente de calmer le jeu, appelant à éviter « la polémique permanente ».
Mais la saillie de Jérôme Guedj illustre les difficultés des socialistes à se définir indépendamment de leur rival et allié insoumis, avec qui les alliances passées ont déjà suscité des controverses, au risque de s’affaiblir davantage face aux échéances électorales à venir.