Le 12 juin, une minute de silence a été observée dans tous les établissements scolaires français en hommage à Mélanie, une surveillante de 31 ans assassinée par un collégien de 14 ans dans un collège de Nogent, en Haute-Marne. Cette initiative, demandée par la ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne, se voulait un hommage à la victime d'un drame qui a bouleversé le pays.
Pourtant, cette démarche, perçue comme consensuelle, a suscité une vive réaction de Ségolène Royal, ancienne ministre et candidate à la présidentielle de 2007, qui s’y est fermement opposée.
« Absurde », « n’importe quoi » : Ségolène Royal ne mâche pas ses mots
Dans une série de messages publiés sur les réseaux sociaux, Ségolène Royal a qualifié cette minute de silence d’« absurde » et de « n’importe quoi ». Selon elle, imposer un tel moment de recueillement aux élèves les confronte inutilement à la violence du drame, risquant d’aggraver leur stress et d’affecter leur santé mentale. « Laissez les enfants et les adolescents tranquilles, au lieu de les plonger dans un stress, en les forçant à penser à un drame horrible », a-t-elle écrit sur X, ajoutant que les adultes ont la responsabilité de protéger la jeunesse en leur offrant « de l’enthousiasme et une vision positive de la vie ».
L’ancienne candidate à la présidence de la République, connue pour ses prises de position parfois clivantes, a également interpellé le gouvernement, questionnant l’impact psychologique de cette initiative sur des adolescents déjà fragilisés. « Ont-ils pensé à l’effet catastrophique de ces drames sur les enfants et les adolescents déjà dépressifs ? », a-t-elle lancé, plaidant pour préserver « le droit à l’insouciance » des jeunes. Cette sortie a surpris, dans un contexte politique difficile pour l’Etat qui ne parvient pas à endiguer la violence des jeunes et alors que la minute de silence aurait été largement respectée à travers la France.
L’enquête judiciaire avance : le jeune suspect, Quentin G., mis en examen pour meurtre, a été placé en détention provisoire. Les procureurs ont décrit un adolescent « fasciné par la violence » et « sans compassion », sans toutefois relever de trouble mental. La prise de position de Ségolène Royal relance le débat sur la gestion des drames dans le cadre scolaire. Si certains saluent son souci de protéger la santé mentale des jeunes, d’autres y voient une critique déplacée face à un geste de solidarité nationale.