France

Sabotages électriques en PACA : une vague d’attaques revendiquée par des anarchistes

Les 24 et 25 mai, des actes de sabotage ont plongé Cannes et Nice dans le noir. Revendiquées par des anarchistes, ces attaques contre des infrastructures électriques suscitent l’inquiétude et une vaste enquête.

Dans la nuit du 23 au 24 mai, un incendie criminel a visé un poste électrique de très haute tension à Tanneron, dans le Var, provoquant une première coupure affectant 160 000 foyers dans le Var et les Alpes-Maritimes. Quelques heures plus tard, à 10 heures, trois des quatre piliers d’un pylône électrique à Villeneuve-Loubet, alimentant Cannes, ont été sciés, entraînant une panne massive.

Le maire de Mandelieu-La Napoule, Sébastien Leroy, ville exposée aux coupures, s’interroge sur la vulnérabilité du réseau, soulignant que la « traque d’une éventuelle complicité interne est inévitable ».

Le dernier jour du Festival de Cannes a été perturbé, avec des projections interrompues et des feux tricolores à l’arrêt, bien que des groupes électrogènes aient permis la tenue de la cérémonie de clôture. Le courant a été rétabli vers 17 heures, selon Réseau de Transport d'Électricité (RTE).

45 000 foyers privés d’électricité à Nice

Dans la nuit du 24 au 25 mai, un nouveau sabotage a frappé Nice, où un transformateur électrique du quartier des Moulins a été incendié, privant 45 000 foyers d’électricité, ainsi que l’aéroport. Le courant a été rétabli à 6 heures. Le maire, Christian Estrosi, a dénoncé ces actes et mis à disposition des images de vidéosurveillance.

Trois enquêtes, menées par les parquets de Grasse, Draguignan et Nice, explorent ces actes qualifiés de « malveillants » et de « destruction par incendie en bande organisée ». Les investigations, confiées à la gendarmerie et à la police judiciaire, révèlent une planification minutieuse : les saboteurs ont sectionné des grillages et utilisé des outils spécifiques, ce qui suggère une connaissance approfondie du réseau.

Un communiqué publié sur Indymedia Nantes, attribué à « deux groupes d’anarchistes anonymes », revendique les attaques de Tanneron et Villeneuve-Loubet. Ces derniers dénoncent un « système mortifère », visant le Festival de Cannes, des industries comme Thales Alenia Space, et l’aéroport de Nice, tout en critiquant la militarisation et l’industrialisation. La piste de l’ultragauche, déjà envisagée par les gendarmes, est prise au sérieux, bien que non confirmée.

Face à ces attaques, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a ordonné un renforcement de la sécurité des infrastructures électriques, demandant une cartographie précise des sites sensibles et une intensification des patrouilles. Les élus locaux, comme David Lisnard et Éric Ciotti, dénoncent la gravité de ces actes, certains évoquant une possible dimension terroriste un an après les sabotages qui ont frappé la SNCF avant les Jeux Olympiques et seulement un mois après les attaques qui ont eu lieu contre des centres pénitenciers, également revendiqués par la mouvance anarchiste. Ces sabotages mettent en lumière la vulnérabilité des infrastructures critiques et ravivent le débat sur leur protection.