L’ambiance était morose au Conseil de défense présidé par Emmanuel Macron le 21 mai. C’est le moins qu’on puisse dire d'après les révélations publiées par la presse française.
En effet, plusieurs médias ont fait état du mécontentement du président. Ce dernier a jugé insuffisantes les propositions faites par ses ministres pour contrer l’entrisme islamiste.
« Compte tenu de l’importance du sujet et de la gravité des faits établis, il [Emmanuel Macron] a demandé au gouvernement de formuler de nouvelles propositions qui seront examinées lors d’un prochain Conseil de défense au début du mois de juin », peut-on lire dans le communiqué de l’Élysée.
Ont été convoqués à ce conseil le Premier ministre, François Bayrou, et les ministres concernés, de l’Intérieur à ceux en charge des Affaires étrangères, des Finances, ainsi que de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et des Sports.
Macron agacé par Retailleau
Plusieurs sources ont confirmé aux médias que le président français s’est particulièrement montré agacé par la fuite du rapport dans la presse avant la tenue du Conseil qui lui était consacré.
« L’ambiance était pesante et Emmanuel Macron s’est énervé contre quelques-uns de ses ministres sur la préparation de la réunion et sur les fuites en amont », a confirmé une source ministérielle.
À ce propos, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a été la cible des critiques du chef de l’État, lui reprochant d’avoir fait fuiter le rapport alors que ce dernier avait été commandé par Macron en 2024.
Macron recadre Darmanin
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a aussi été dans le collimateur d’Emmanuel Macron. Ce dernier n’aurait pas apprécié la proposition d’ouverture d’un quartier de haute sécurité en Guyane pour les « têtes de réseau du narcotrafic ».
« Entre un rapport classifié qui fuit opportunément et une proposition de prison de haute sécurité sortie de nulle part (…) franchement ce n’est pas sérieux », a pointé une source au sein du camp présidentiel.
Selon 20 Minutes, le chef de l’État a exigé une « communication adéquate », rappelant au ministre son discours en 2020 qui avait suscité de violentes réactions dans une partie du monde musulman.
« On ne peut pas donner l’impression que tous nos compatriotes musulmans sont des agents d’influence des Frères musulmans », a indiqué une source proche de l’Élysée.