L’élection de Bruno Retailleau à la présidence des Républicains (LR), le 20 mai 2025, avec 75 % des voix, ne clôt pas le débat sur le candidat de la droite pour la présidentielle de 2027. Malgré les sondages flatteurs, comme celui d’Ifop créditant Retailleau d’une hausse de popularité, d’autres figures majeures du parti : Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand et David Lisnard, affirment leur volonté de briguer l’Élysée, refusant de voir en Bruno Retailleau un candidat naturel.
Des cadres qui jouent des coudes
Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine à l’Assemblée, insiste sur la nécessité d’une « rupture avec le macronisme » visant à demi-mot la participation des LR à l’exécutif macronien. Son entourage souligne que ses prises de position durant la campagne interne n’étaient pas conjoncturelles. Il prône une candidature LR capable de fédérer au-delà du parti, tout en rappelant l’échec de Valérie Pécresse en 2022, passée de 20 % dans les sondages à 4,78 % à la présidentielle. Laurent Wauquiez milite pour une consultation militante afin de désigner le candidat, estimant qu’un parti sans figure pour l’élection suprême risque de disparaître.
Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, qui était arrivé 4e aux primaires de LR en 2021, partage cette ambition. Sur France 2, il a salué la légitimité de Retailleau tout en réaffirmant sa propre candidature, portée par une vision de « droite populaire » visant à rassembler tous les Français, indépendamment de leur situation sociale ou confession.
Ses soutiens, comme la sénatrice Dominique Estrosi Sassone, appellent toutefois à la prudence, plaidant pour laisser Retailleau réorganiser LR avant de rouvrir le débat présidentiel.
David Lisnard, maire de Cannes, qui avait soutenu la candidature Retailleau à la présidence du parti, défend quant à lui une primaire ouverte, incluant potentiellement des figures comme Gabriel Attal ou Éric Zemmour, pour éviter un second tour entre la gauche et le RN. Il insiste sur la nécessité d’une « offre politique crédible » et d’une droite unie, tout en poursuivant son engagement avec son parti Nouvelle Énergie.
La question du mode de désignation reste centrale. Bruno Retailleau promet une indépendance vis-à-vis des alliances, mais les divergences stratégiques, entre une ligne conservatrice/libérale et une approche plus sociale ou centriste, compliquent l’unité. La baisse d’influence de LR, coincée entre le RN et le macronisme, impose un travail idéologique urgent pour 2027.