France

Grève SNCF : tensions sociales et réactions politiques sur fond de pont du 8 mai

La grève à la SNCF, débutée le 5 mai, perturbe TER et RER, avec un pic attendu les 9 et 11 mai. Les réactions politiques et syndicales fusent entre soutien aux cheminots et exaspération des usagers et d’une partie de l’opposition.

Depuis le 5 mai, la SNCF est secouée par une grève portée par la CGT-Cheminots et SUD-Rail, visant à obtenir des hausses de salaires et une meilleure organisation du travail. Si les TGV restent peu affectés jusqu’au 8 mai, les TER et les RER B, C, ainsi que les Transiliens N, U et V, subissent de fortes perturbations, avec seulement un train sur deux ou trois en circulation dans plusieurs régions comme les Hauts-de-France ou la Nouvelle-Aquitaine. Le point culminant est attendu les 9, 10 et 11 mai, avec une grève massive des contrôleurs, redoutée pour le pont du 8 mai, période de forte affluence. Si la semaine noire qui devait résulter de cette grève ne devrait pas avoir lieu, le mouvement a néanmoins fait l’objet de nombreux commentaires politiques.

 

La gauche à la rescousse des syndicats

 

Les syndicats affichent leur détermination, soutenus par des élus de gauche comme le député de La France Insoumise (LFI) Thomas Portes, qui défend le mouvement face à ce qu’il nomme une « campagne de dénigrement » de la direction de la SNCF, affirmant que la mobilisation sera « massive » si les négociations échouent.

Le parlementaire et ancien cheminot insiste sur l’importance du rapport de force, rappelant que des grèves ont été évitées par le dialogue avant les Jeux Olympiques. La présidente du groupe LFI à l’Assemblée Mathilde Panot défend également les grévistes et ce qu’elle appelle « leur combat pour le service public et contre la fermeture des petites gares ».

Le député du Parti socialiste (PS) Boris Vallaud défend lui le droit de grève sur RTL, tout en déplorant son usage systématique, et tacle la ministre Aurore Bergé, accusée d’avoir « un problème avec les libertés syndicales ». Aurore Bergé, ministre Renaissance, avait dénoncé une grève qui « emmerde les Français », suscitant l’ire des syndicats.

Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, exige, elle, un « service garanti à 100 % aux heures de pointe » alors que le candidat à la présidence des Républicains Laurent Waquiez déplore une « prise en otage » des usagers tandis que Clément Beaune, ex-ministre des Transports, prône plus de dialogue pour éviter un « mauvais feuilleton ».

Les usagers, eux, oscillent entre frustration et résignation alors que plus de 50 % des billets pour le pont du 8 mai ont été annulés, témoignant de l’ampleur de l’inquiétude mais également du fait que les voyageurs prennent leurs dispositions en tenant compte des préavis de grève.