L'étude révèle que près de la moitié des enfants placés ont été victimes de violences sexuelles, dont une part significative serait liée à des incestes, un phénomène encore largement minimisé dans la société. En effet, environ 1 Français sur 10, soit l'équivalent de trois enfants par classe, serait concerné par ce fléau, rapporte Le Figaro.
Selon l'enquête menée par l'association Union pour l'enfance à la fin de l'année 2024, l'objectif était de mesurer « l'ampleur des violences sexuelles subies par les jeunes placés à l'ASE et d'identifier ceux présentant des comportements à risque ».
Des chiffres inquiétants
L'enquête menée dans huit établissements accueillant 381 jeunes, âgés de 0 à 21 ans, visant également à améliorer « les outils et formations des professionnels pour renforcer la détection, la prévention et l’accompagnement des jeunes victimes de violences », regrette que 22 % des jeunes interrogés aient directement subi des violences sexuelles.
Par ailleurs des « indicateurs forts » (comportements à risque, énurésie, agressivité, problèmes d'hygiène, etc.) suggèrent que 24 % des enfants placés ont probablement également été victimes, portant ainsi le total estimé à 46 % des jeunes.
L'enquête a dévoilé une réalité encore plus sombre : certains mineurs placés à l'ASE sont victimes d'exploitation par des réseaux de prostitution. Leur grande vulnérabilité en fait des cibles privilégiées par ces réseaux criminels.
Cette situation alarmante exige une intervention urgente afin de garantir la sécurité de ces jeunes et de renforcer les dispositifs de prévention et de protection.
Des traumatismes aux conséquences graves
Le rapport souligne un lien direct entre ces violences et des comportements à risque, notamment la reproduction des violences subies, ainsi que des comportements sexuels inquiétants, souvent liés à une quête d'affection. En outre, les jeunes victimes sont souvent confrontées à des mises en danger répétées, illustrant la difficulté à échapper à un cycle de violence.
Face à ces constats alarmants, l'association Union pour l'enfance a appelé à une prise de conscience collective, notamment en rendant « ces réalités visibles » afin de sensibiliser l'opinion publique et de susciter une réaction à la hauteur de l'ampleur du problème.
L'Union pour l'enfance espère ainsi contribuer à une évolution des pratiques et à une meilleure prise en charge des jeunes en souffrance.