France

Crise entre Alger et Paris : l’ambassadeur Karim Amellal appelle à privilégier le dialogue

Karim Amellal, ambassadeur et délégué interministériel à la Méditerranée, est revenu sur la crise entre la France et l’Algérie ainsi que son impact sur les Franco-Algériens. Il apporte une vision différente de celle du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, espérant sauver la relation franco-algérienne de la rupture.

Dans un contexte marqué par des relations tendues entre la France et l'Algérie, Karim Amellal, délégué interministériel à la Méditerranée, a appelé à privilégier un dialogue ouvert et constructif entre les deux pays.

Dans une interview rapportée par l'agence officielle TSA, Amellal a présenté une vision différente de celle du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, sur les tensions actuelles et les chances de sauver la relation entre Alger et Paris.

L’ambassadeur de France à la Méditerranée a assuré que le président Macron maintenait «le contrôle total» sur la gestion de la crise et continuait de «tendre la main à l'Algérie».

Interrogé sur ses appels à la reprise du dialogue entre Paris et Alger, il a expliqué que les présidents Macron et Tebboune avaient tous deux exprimé la nécessité de dialoguer, soulignant, toutefois, que des progrès étaient désormais nécessaires pour éviter que la situation ne soit exploitée par ceux qui souhaitent une rupture des relations.

On craint des attaques des deux côtés

Selon Karim Amellal, les gens «se sentent mal à l’aise» et «craignent des attaques des deux côtés». Il dit comprendre cette réticence, ajoutant que lui-même est souvent critiqué, tant par l’extrême droite en France que par des extrémistes en Algérie.

Le haut fonctionnaire franco-algérien a affirmé qu’il continuerait à œuvrer pour le rapprochement entre les deux pays.

A propos de la position du président Macron qui a tardé à s'exprimer tandis que le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau multipliait les interventions, Amellal a indiqué que le président de la République est «seul à décider» du moment où il intervient sur des questions relevant de sa compétence.

En ce qui concerne l’affaire Boualem Sansal, Karim Amellal a souligné que l'emprisonnement de Sansal a suscité «une forte réaction en France», rappelant que la France, attachée à la liberté d'expression, considère comme «inacceptable la répression des intellectuels», ce qui explique l'émotion suscitée par cette affaire.