France

Quatre soldats français accusés de viol en Centrafrique entendus par la justice française

Quatre soldats français ont été entendus par la justice française le 8 décembre. Ils sont suspectés de viols d'enfants alors qu'ils étaient déployés à Bangui.

Les premières auditions se sont déroulées le 8 décembre dans l'enquête sur les accusations de viols sur mineurs par des soldats français dans un camp de déplacés de la capitale centrafricaine Bangui entre décembre 2013 et juin 2014. Un soldat, désigné comme pouvant être l'un des agresseurs par une victime sur présentation d'une photo, a été placé en garde à vue. Les trois autres qui pourraient correspondre à des militaires désignés par leurs surnoms dans des récits d'enfants victimes, ont été entendus en audition libre.

Les quatre soldats français ont été convoqués dans les locaux de la gendarmerie prévôtale chargée de la police judiciaire au sein de l'armée. Ils appartiennent au 152ème régiment d'infanterie de Colmar dans le Haut-Rhin. L'enquête vise 14 soldats français stationnés à Bangui à l'époque des faits, ainsi que 5 militaires étrangers. Une employée de l'ONU qui a rédigé le premier rapport sur cette affaire doit également être entendue à la mi-décembre, après la levée de son immunité juridictionnelle par l'ONU.

Près de 11 enfants interrogés

Le procureur de Paris avait ouvert une information judiciaire contre X tandis que le parquet avait ouvert la même procédure pénale pour des faits de «viols sur mineurs de quinze ans par personnes abusant de l’autorité conférée par leur fonction et complicité de ce crime». Des enquêteurs français, qui se sont rendus en Centrafrique au début du mois de juillet pour interroger 11 enfants qui se sont déclarés victimes d'abus sexuels, ainsi que des responsables d'associations et d'ONG.

L'affaire a été révélée au grand public par le quotidien britannique The Guardian au mois d'avril 2015. Le ministre français de la défense, Jean-Yves Le Drian, avait saisi la justice française et ouvert une enquête interne en juillet 2014. Son silence lui avait été reproché au moment de la publication de l'affaire par le journal britannique.

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