L’administration de Donald Trump, réélu en 2024, pourrait réduire la présence diplomatique des États-Unis en Europe. Selon une information du média américain Politico, relayée le 3 mars 2025, les consulats de Strasbourg, Lyon, Bordeaux et Rennes seraient «ciblés» pour une fermeture potentielle, aux côtés de villes comme Düsseldorf en Allemagne ou Florence en Italie. Cette mesure s’inscrirait dans la volonté de Trump de réduire la taille du département d’État, privilégiant des priorités comme la sécurité intérieure ou l’investissement aux États-Unis, dans une vériable «chasse au gaspillage» initiée par le DOGE.
Une capitale européenne visée par l’administration Trump
À Strasbourg, où le consulat américain est actif depuis 1866, l’annonce provoque une levée de boucliers, d’autant que la ville est l’une des trois capitales de l’Union européenne. Jeanne Barseghian, maire écologiste, et Pia Imbs, présidente de l’Eurométropole, ont dénoncé dans un communiqué un «signal inquiétant» pour une ville qui «joue un rôle essentiel en tant que capitale européenne». Elles insistent sur le fait que le consulat est «un acteur clé» des échanges diplomatiques et économiques, notamment avec le Conseil de l’Europe. Le conseiller municipal centriste Pierre Jakubowicz a fustigé une décision qui, «si elle était confirmée, marquerait une étape de plus dans sa volonté isolationniste, de rejet du multilatéralisme et de l’Europe».
À Bordeaux, le maire Pierre Hurmic s’est dit «très inquiet», évoquant «le lien historique très fort» avec les États-Unis, remontant à La Fayette en 1780. «Ternir près de 250 années d’amitié» porterait, selon lui, un coup aux relations économiques et culturelles, notamment avec Los Angeles, ville jumelle depuis 60 ans. Il a annoncé vouloir collaborer avec le consul local pour éviter cette fermeture.
Pour l’heure, aucune confirmation officielle n’émane des consulats concernés. À Strasbourg, le consulat a même indiqué aux Dernières Nouvelles d’Alsace qu’il «n’est pas au courant» de ces projets. Si les démarches des Français resteraient gérées par l’ambassade de Paris, les Américains du Grand Est, estimés à plusieurs centaines par l’association Alsace-États-Unis, perdraient un soutien crucial pour leurs passeports ou leur assistance.
Cette décision, si elle venait à être appliquée, pourrait tendre davantage les relations transatlantiques, déjà fragilisées par l’arrivée de Trump au pouvoir, alors que les pays européens, dont la France, peinent à exister sur la scène internationale.