Les écologistes ont la gueule de bois au lendemain des résultats du 1er tour des élections régionales. Alors que les enjeux climatiques sont au cœur des débats depuis l'ouverture de la COP21, c’est la douche froide à l’annonce des résultats : ils comptabilisent à peine 6.84% des voix. Pour rappel en 2010, ils avaient réussi le tour de force de s’imposer comme la 3ème force politique du pays avec un total de 12.18% des voix gagnant ainsi 263 conseillers régionaux.
Emmanuelle Cosse, la secrétaire nationale d’EELV (Europe Ecologie les Verts) et tête de liste en Ile-de-France obtient 8.3% des voix, loin derrière Valérie Pécresse (LR) avec 30.51%, Claude Bartolone (PS) 25.19% et Wallerand de Saint-Just (Front national) qui recueille 18,41 %. Après l’annonce des résultats elle s’est positionnée pour une fusion des listes de gauche et des écologistes lors du second tour, et a appelé à voter pour les candidats Républicains non « sans état d’âme » dans les régions ou le duel FN-LR aura lieu. Mais elle veut rester optimiste et déclare : «Notre score baisse mais ne s’effondre pas».
Comment expliquer de tels scores ?
Erwan Lecoeur sociologue et politique explique cette débâcle : « les écologistes ont clairement raté le coche ces dernières années. Ils avaient rencontré un vrai succès en 2009 qui s’était conforté en 2010. Mais ils ont gâché leur chance en 2015, et depuis le mouvement n’arrive plus à retrouver l’élan et la dynamique perdus et s’empêtre dans des affaires internes ».
Il y a quelques mois, des crises internes déchiraient le parti EELV. Le choix de Cécile Duflot de se rapprocher du Front de Gauche a entrainé les départs successifs de Jean-Vincent Placé, Barbara Pompili et de François de Rugy. Ces derniers ont créé l’UDE : l’Union des Démocrates et des Ecologistes, éparpillant un peu plus les votes verts. L’arrivée au gouvernement de certains d’entre eux, puis leur départ a également jeté le trouble sur le positionnement des écologistes.
Les écologistes n'étaient pas en ordre de bataille pour profiter de l’ambiance COP21
La campagne écologiste a été fortement perturbée par les attentats du 13 novembre. Les questions sécuritaires ont été mises au premier plan prenant de court les écologistes. Là encore, pour le politologue, ils se sont trompés « les écologistes ont fait une bonne campagne régionale alors que les enjeux de cette campagne étaient nationaux voire mondiaux : terrorisme, climat mondial… ».
Les attaques de Paris ont évidemment bouleversé le déroulement des campagnes, et sans les attaques les écologistes auraient fait un meilleur score selon Erwan Lecoeur. Il s’explique « on aurait plus parlé de la COP21 en positif et comme un enjeu majeur ; et l’électorat PS aurait été plus enclin à voter pour les écologistes alors que là ils se sont rassemblés autour du président chef de guerre».