Héritier d’une situation explosive avec les agriculteurs, le nouveau chef du gouvernement français François Bayrou, accompagné de la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, a reçu ce 13 janvier les représentants des trois principaux syndicats agricoles.
La veille de son discours de politique générale, le Premier ministre entend calmer le jeu avec les agriculteurs alors que le début du mois de janvier a été marqué par un regain de tensions dans le secteur et que l’État français a mobilisé des blindés et procédé à des interpellations pour dissuader la venue à Paris de militants de la Coordination rurale.
La FNSEA et Jeunes Agriculteurs rentrent dans le rang
«Nous avons eu un Premier ministre à l’écoute […] nous avons rappelé au Premier ministre que […] nous avions besoin qu’il s’engage, c’est ce qu’il a fait […] il nous a dit sa volonté de faire en sorte de trouver des solutions». Au sortir de la réunion avec le Premier ministre le président de la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA), l’homme d’affaire Arnaud Rousseau, s’est montré satisfait des échanges avec François Bayrou.
Jeunes Agriculteurs, succursale de la FNSEA, a publié un communiqué de presse commun avec la centrale majoritaire, dans lequel ces organisations se félicitent de cette rencontre qui correspondrait «aux attentes exprimées avec force depuis plusieurs mois».
La Coordination rurale et la Confédération paysanne pas satisfaits
La présidente de la Coordination rurale Véronique Le Floc’h s’est montrée moins enthousiaste à sa sortie de Matignon s’étonnant que le Premier ministre se soit montré perplexe à l’idée d’insister sur l’origine des produits dans les supermarchés. François Bayrou aurait ainsi dit craindre des fraudes de la part des agriculteurs, ce qui a passablement agacé la syndicaliste : «comme si nous, agriculteurs, avions la possibilité de falsifier l’origine de nos produits ou l’origine de nos factures… Franchement on se pose beaucoup de questions».
Elle a enfin fait savoir qu’elle attendait des annonces dans le discours de politique générale de François Bayrou, qui doit avoir lieu le 14 janvier, à l’Assemblée nationale.
Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne, syndicat classé à gauche de l’échiquier politique, a déploré une «situation difficile» et des «grandes disparités au sein du monde agricole français», concluant son propos en affirmant : «on n'a clairement pas eu de réponse ce matin».
Depuis le 7 janvier les syndicats agricoles sont en campagne électorale avec les élections aux Chambres d’agriculture ; les votes se déroulent entre les 15 et 31 janvier et détermineront les nouveaux rapports de force entre les syndicats du secteur.