«On a été capable de débloquer 4 milliards d'euros très rapidement pour l'Ukraine, on doit pouvoir être capable de débloquer des milliards pour un département français». Lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale le 17 décembre, le député La France Insoumise (LFI) de la Réunion, Perceval Gaillard a fustigé l’attitude des autorités françaises dans la gestion de la crise à Mayotte où un cyclone a détruit des milliers d’habitations notamment dans des bidonvilles géants de ce territoire français ultramarin le 14 décembre.
Aux critiques sur les moyens à mobiliser se sont ajoutés des attaques sur les déclarations du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.
La gauche attaque Retailleau, le RN retient ses coups
«Les Mahoraises et les Mahorais comptent leurs morts, et le ministre de l’Intérieur ne trouve rien de mieux à faire que de sombrer dans la pure ignominie». La présidente du groupe Insoumis à l’Assemblée Mathilde Panot a fustigé la communication du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau l’accusant de «faire étalage de [sa] xénophobie». Ce dernier avait évoqué la place de la «question migratoire» à propos du drame.
La secrétaire nationale des écologistes Marine Tondelier lui a emboîté le pas tout comme le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) Olivier Faure qui a écrit sur son compte X : «Bruno Retailleau est un obsessionnel indécent et inconséquent».
Du côté du Rassemblement National (RN), des élus ont souligné le décalage entre l’aide française pour des pays étrangers et l’aide pour son propre territoire. Ainsi la députée Hélène Laporte a-t-elle posté le montant des aides allouées par la France en Afrique de l’Ouest faisant le parallèle avec la pauvreté à Mayotte : «alors que 77% des habitants de Mayotte vivent sous le seuil de pauvreté, la France finance le développement de pays comme le Sénégal (177 millions €), le Mali (107 millions €) ou encore le Burkina Faso (100 millions €)».
Laure Lavalette, porte-parole du parti à l’Assemblée a de son côté éludé la polémique entourant le Premier ministre accusé de s’être rendu à Pau au lieu d’aller à Mayotte affirmant : «nous ne souhaitons pas participer aux polémiques sur l’engagement ou la participation du Premier ministre à un conseil municipal».
Trois jours après le cyclone qui a ravagé Mayotte, le bilan provisoire est de 21 morts et 1 418 blessés, dont 45 en urgence absolue. Le préfet du département d'outre-mer a ordonné la mise en place d’une mission de recherche des morts et le président Emmanuel Macron a annoncé qu’il allait décréter un deuil national.