France

La tentative d’abrogation de la réforme des retraites tourne au pugilat à l’Assemblée nationale

Le 28 novembre au soir, les députés Insoumis ont tenté d’abroger la réforme des retraites à la faveur de leur niche parlementaire. Les débats ont tourné à l’affrontement et deux députés ont manqué d’en venir aux mains.

«Ils ont fait le choix de mentir aux Français avec leur proposition de loi d'abrogation de la réforme des retraites. Nous avons fait le choix d'en débattre». Le 28 novembre dans l’hémicycle, l’ancien ministre et député du parti Renaissance Aurore Bergé a dénoncé l’attitude des opposants à la réforme des retraites, évoquant des cas de députés qui se font «cyberharceler et menacer». 

La longueur des débats et l’«obstruction» dénoncée par les partis de gauche a empêché le vote du texte et les esprits se sont échauffés à tel point que des députés en sont presque venus aux mains.

Une échauffourée et pas de vote

Un court affrontement a eu lieu dans l’hémicycle, opposant le député MoDem Nicolas Turquois monté dans les travées de la gauche pour prendre à partie le socialiste Mickaël Bouloux, qui l’a repoussé de la main. Il a ensuite fait face aux élus de La France Insoumise (LFI) Thomas Portes, Antoine Leaument et Raphaël Arnault. L’eurodéputé Rassemblement national (RN) Mathieu Vallet a commenté ces images qu’il a relayé sur le réseau social X. «Quelle image déplorable vous donnez aux Français», a-t-il écrit, renvoyant dos à dos élus macronistes et députés de gauche, unis en juillet à la faveur du barrage républicain : «Ils se sont mariés pour sauver leurs sièges de député et maintenant le divorce tourne vinaigre».

Lé député Ugo Bernalicis, rapporteur de la proposition de loi portant abrogation de la réforme des retraites a pris la parole en fin de soirée reconnaissant devant ses collègues: «Ça a été une journée un peu difficile avec cette obstruction» et déplorant l’absence de vote sur sa proposition de loi.

La présidente du groupe Insoumis Mathilde Panot a fustigé de son côté sur son compte X les députés qui «ont empêché aujourd’hui de voter pour abroger la retraite à 64 ans», diffusant les noms de ces derniers et commentant: «n’oubliez pas leurs noms».

Une publication qui a suscité l’indignation des députés Renaissance. Ainsi le député de la 5ème circonscription du Val de Marne Mathieu Lefèvre a écrit : «Là, ce que fait La France insoumise avec des listes, des noms, des adresses, ça rappelle les heures les plus sombres de notre histoire», ajoutant que LFI est «l’ennemi de la république».

A l’issue de cette soirée parlementaire la présidente du groupe Insoumis Mathilde Panot a annoncé sur ses réseaux sociaux : «Rendez-vous ce mercredi pour censurer le gouvernement Barnier et en finir avec la retraite à 64 ans !».