«Si le pays se bloque», après une motion de censure, «le départ du président s’imposera à lui». Interrogé sur le plateau de BFM TV le 25 novembre, le vice-président du Rassemblement national (RN) Sébastien Chenu a mis en garde l’exécutif dans son ensemble, alors que le parti présidé à l’Assemblée nationale par Marine Le Pen se montre de plus en plus menaçant à l’endroit du gouvernement Barnier sur le vote du budget 2025.
Le député du Nord a par ailleurs estimé que «ceux qui sont responsables du désastre dans lequel se trouve la France, ce sont les macronistes» et de réclamer que le Premier ministre Michel Barnier «rompe avec le macronisme». Des déclarations qui s’inscrivent dans l’escalade verbale opposant le RN au gouvernement.
Marine Le Pen demande des comptes à Michel Barnier
Après son entretien avec le chef du gouvernement le 25 novembre, Marine Le Pen avait déjà fait valoir son mécontentement sur plusieurs points tels que le relèvement de la taxe sur l’électricité, la baisse du remboursement de certains médicaments ou encore le report de l'indexation des retraites sur l'inflation.
Outre les mesures d’ordre économique, l’ancienne candidate à l’élection présidentielle avait également rappelé la «promesse» du Premier ministre de mettre en œuvre la proportionnelle pour les élections législatives ainsi que «de prendre des mesures sérieuses pour stopper l’immigration hors-contrôle et plaidé pour des gestes forts à destination de nos agriculteurs».
Par ailleurs, Marine Le Pen a insisté sur l’opposition «totale» de son mouvement à «l’envoi de troupes françaises en Ukraine évoqué par le ministre des Affaires étrangères».
Le gouvernement Barnier sur «l’autoroute de la censure»
Ce 26 novembre, une autre figue du Rassemblement National, Jean-Philippe Tanguy a également mis en garde le Premier ministre sur LCI. «S'il n’y a pas de changement […] sur les textes, effectivement, ils sont sur le chemin, l’autoroute de la censure», a déclaré le député de la Somme.
Depuis plusieurs jours, le ton adopté par le Rassemblement national vis-à-vis du gouvernement Barnier, quant au possible vote d'une motion de censure par le parti en cas de passage en force du gouvernement sur le budget, a changé.
Le 18 novembre déjà, Sébastien Chenu estimait que «Michel Barnier crée les conditions d'une motion de censure». De son côté, le Premier ministre pourrait être tenté de chercher d’autres solutions, comme un «accord de non-censure» avec le Parti Socialiste comme cela a été évoqué par le président du groupe PS à l’Assemblée Boris Vallaud.