France

Soupçons de corruption chez Thales : des enquêtes ouvertes en France et au Royaume-Uni

L’entreprise française Thales fait l’objet de deux enquêtes en France et au Royaume-Uni, soupçonnée de corruption, notamment de pots-de-vin. Le feuilleton judiciaire se poursuit pour l’entreprise française après deux enquêtes ouvertes en 2016 et 2023.

«Le SFO annonce une nouvelle enquête sur des soupçons de corruption au sein du groupe multinational d'électronique aéronautique et de défense Thales». Le Serious Fraud Office, une agence gouvernementale dédiée à la fraude et à la corruption a annoncé le 22 novembre qu’elle engageait «une nouvelle enquête sur des soupçons de corruption au sein du groupe multinational d'électronique aéronautique et de défense Thales». Le directeur du SFO, Nick Ephgrave a évoqué sa collaboration avec les autorités françaises : «nous allons étudier ensemble et rigoureusement toutes les pistes possibles dans le cadre de notre enquête sur ces graves allégations».

L’entreprise française spécialisée dans l’aérospatial, la défense, la sécurité et le transport terrestre est aussi visé par le Parquet national financier (PNF) en France.

Des accusations de corruption d'agent public étranger, trafic d'influence d'agent public étranger, de recel et de blanchiment

Conjointement avec les instances britanniques, le PNF a ouvert une enquête portant, selon une source judiciaire rapportée par l’AFP, depuis juillet 2024 sur «des chefs de corruption d'agent public étranger, trafic d'influence d'agent public étranger, recel et blanchiment».

L’enquête côté français est confiée à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), et viserait «notamment un marché d'armement passé par le groupe» en Asie. Le PNF avait déjà ouvert une enquête en 2023 pour vérifier si Thales avait eu recours à la corruption, pour obtenir un marché de rénovation d'avions de chasse Mirage-2000 en Inde.

Par ailleurs l’entreprise française a été perquisitionnée en juin en France, aux Pays-Bas et en Espagne dans le cadre de deux enquêtes, ouvertes en 2016 et 2023 mais dans une procédure qui serait distincte de celle engagée en 2024 par les autorité franco-britanniques.

Une autre procédure pourrait également voir le jour concernant des soupçons de corruption dans la vente de sous-marins à la Malaisie en 2002.

Le PNF agira conjointement avec les instances britanniques De son côté l’entreprise française a confié à l’AFP : «Thales confirme que le PNF et le SFO ont ouvert une enquête concernant quatre de ses entités en France et au Royaume-Uni» et que «le groupe se conforme à toutes les règlementations nationales et internationales».

Thales, dont le siège est à Meudon en région parisienne possède également 16 sites au Royaume-Uni, employant plus de 7 000 personnes. La société produit notamment des missiles polyvalents Martlet et des systèmes de missiles antiaériens portables Starstreak, que le gouvernement britannique fournit à l'Ukraine.