En pleine période de tensions sociales avec des grèves dans les secteurs aérien et ferroviaire et alors que les agriculteurs se mobilisent, une étude Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro publiée le 14 novembre affirme que 84 % des français s’inquiètent de la situation de l’emploi dans le pays.
Une préoccupation en progression au cours des cinq dernières années, alors que cet été le chômage a augmenté de 0,1 point selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (l'Insee), portant son taux à 7,4 %. Pour l’ensemble du troisième trimestre, l’emploi a été stable après des années de baisse du chômage.
En octobre 2024, la « confiance » des ménages a connu un repli, toujours selon l’Insee, dans un contexte socio-économique morose.
Les Français mécontents de leur président sur la question de l’emploi
Selon l’étude d’Odoxa-Backbone Consulting, 55% des Français sont insatisfaits du bilan du président Emmanuel Macron en matière d'économie, alors que le président était décrit comme le «Mozart de la finance» avant son élection en 2017.
L’étude témoigne d’une forte opposition chez les électeurs du Rassemblement National, avec 75 % de mécontents sur le sujet, 60 % chez ceux de La France Insoumise, mais seulement 41 % chez les membres des Républicains. Les macronistes du parti Renaissance ne soutiennent plus unanimement leur président, avec 19 % de mécontents sur la question de l’emploi.
La perte de confiance dans le président décrite dans l’étude s’inscrit également dans une inquiétude générale des Français sur la question de l’emploi. 84 % d’entre eux se disent inquiets à ce propos, un niveau qui a progressé de 18 % en cinq ans. Sur dix personnes interrogées, sept disent redouter les difficultés qu’elles pourraient rencontrer pour retrouver un travail si elles perdaient le leur. 59 % d’entre elles se disent par ailleurs inquiètes pour leur emploi.
A ces inquiétudes croissantes des Français s’ajoute un marché de l’emploi en panne en matière d’évolution salariale. En effet, l’Insee révélait qu’en 2023 le salaire net moyen corrigé de l’évolution des prix a diminué de 0,8 %, après −1,0 % en 2022 dans le secteur privé.
De son côté, le gouvernement se montre optimiste, comme en témoigne les déclarations du porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, rapportées par Le Figaro : «À l’heure où on se parle, il y a toujours plus d’usines qui ouvrent que d’usines qui ferment en France».