France

Espions français en Afrique de l’Ouest : une «opération secrète démasquée»

Le média ouest-africain AES Info a révélé le 28 octobre qu’une «opération secrète» menée par la France a été démasquée au Sahel. Le média dit avoir identifié des agents français et affirme que Paris entend déstabiliser les trois pays alliés.

«Un réseau complexe, utilisant de fausses ONG»: c’est ainsi que le média sahélien AES Info décrit ce qu’il nomme une «opération secrète» menée par la France au Niger et ayant des ramifications au Bénin, au Tchad et dans plusieurs autres pays d'Afrique de l'Ouest.

Le média, créé à l'initiative des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), c’est-à-dire le Burkina Faso, le Mali et le Niger, dévoile les noms de personnes qu’il identifie comme des agents et informe également de la construction de camps militaires français dans la région.

Agents sous couverture et construction de camps militaires

Le média révèle le nom de plusieurs personnes qui auraient participé à ces opérations. Toujours en ayant recours au conditionnel, il évoque le nom de Thomas Giozzo qui serait un officier de liaison de la Direction générale des services extérieurs (DGSE) ayant travaillé à l’Ambassade de France à Niamey avant les évènements du 26 juillet 2023, c’est-à-dire la destitution du président Mohammed Bazoum.

Sont ensuite énumérés les noms de Français qui auraient été identifiés comme travaillant au Sahel sous fausse identité à la frontière béninoise ou encore au Tchad et au Nigéria. Ces agents auraient, selon AES Info, mis en place un réseau complexe, utilisant de fausses ONG comme couverture pour leurs activités. Le média les accuse par ailleurs d’avoir fourni du matériel militaire et de communication à des organisations terroristes notamment Boko Haram.

Leur activité consisterait également à financer des groupes armés pour que ceux-ci s’installent dans des zones critiques et provoquent des crises humanitaires, permettant ainsi à des «ONG fictives d'intervenir et de fournir une couverture logistique».


Le documentaire présenté par l’AES explique en outre que la France construirait deux camps au Nigeria, à Guigani et Garingata, où «seront approvisionnés» en armement les «terroristes de la forêt» de Sarma puis ceux de la zone des trois frontières. Enfin une autoroute logistique de Kandi à Sokotto aurait été prévue dans le but d’attaquer simultanément des zones dans les trois pays de l’AES.