Alors que la Guadeloupe était sous le coup d'une coupure générale d'électricité, dans la nuit du 25 au 26 octobre, plusieurs actes de violence ont été commis à Pointe-à-Pitre. Sur les réseaux sociaux, des vidéos ont circulé, où on voit des dizaines d'individus s'en prendre à un magasin dont la devanture est attaquée à coups de tractopelle.
Dans la matinée qui a suivi, Radio Caraïbes International (RCI), qui évoquait «des cambriolages de bijouteries, de supermarchés ou de magasins de téléphonie», a rapporté le «désarroi» des commerçants de la rue où ont eu lieu ces attaques. Des commerçants qui se «sentent abandonnés par les autorités».
Ces exactions ont eu lieu alors même qu'un couvre-feu avait été instauré par la préfecture jusqu'au 26 octobre au matin. Sur RCI, le 26 octobre, Frank Dorge, directeur de cabinet du préfet, a déclaré que des armes à feu avaient été utilisées contre des policiers qui tentaient d'intervenir.
«Les policiers ont tout de suite essuyé des tirs, donc c'est cette difficulté d'intervenir qui a été prise en compte. Quand des gens cagoulés tirent sur des policiers, il faut une réponse adéquate avec des gaz lacrymogènes, et à un moment donné, nous avons mobilisé le Raid. Les gens se sont dispersés», a-t-il encore précisé.
«Des criminels ont décidé de couper sciemment l'électricité de ce pays par caprice», a fustigé, également auprès de RCI, le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), Victor Vénutolo. «Est-ce que vous pensez que ce sont des personnes du CAC-40 ?» s'est-il exclamé , montrant plusieurs personnes «désormais au chômage».
Une grève à la centrale EDF à l'origine du black-out
À l'origine de ce black-out : des salariés d'EDF, en conflit avec la direction, ont arrêté les moteurs de la principale centrale électrique de l'île, a rapporté France Info.
Dans un communiqué, le préfet Xavier Lefort a accusé les «grévistes» de s'être introduits dans la salle de contrôle de la centrale de la Pointe-Jarry et d'avoir «provoqué l'arrêt d'urgence de tous les moteurs».
La centrale fournit la quasi-totalité de l'électricité dans cette région de près de 380 000 habitants. Selon EDF, 230 000 foyers ont été touchés par la panne.
Le mouvement social, qui perdure depuis la mi-septembre, est lié à la mise en œuvre d'un accord signé début 2023 après une grève de deux mois des mêmes salariés qui réclamaient notamment le paiement de cinq années d'arriérés de salaire, a rapporté la presse française.
Au soir de cette coupure généralisée, plus du quart des foyers de l'île restaient sans électricité, selon un communiqué publié sur le site du préfet de Guadeloupe.
EDF, via sa filiale EDF-PEI, a déposé une plainte contre X le 25 octobre pour «mise en danger d’autrui» au commissariat de Pointe-à-Pitre, a également rapporté la presse française.