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France : un ancien Premier ministre suggère d’envoyer des troupes françaises en Ukraine

«Il faut être capable de montrer les dents à Vladimir Poutine», lance l'ancien Premier ministre français Manuel Valls suggérant pour ce faire d’envoyer des troupes au sol en Ukraine. Le président actuel Emmanuel Macron avait tenu des propos similaires en février dernier.

Lors d’une apparition sur une chaîne de télévision française le 20 octobre, l’ancien Premier ministre français Manuel Valls, a estimé que l’envoi de troupes françaises en Ukraine serait, d’après ses mots, un «soutien résolu» à Kiev et une manière de «montrer les dents» au président russe Vladimir Poutine.

«Je sais que la Russie est aussi une puissance nucléaire, mais il faut être capable là de montrer les dents», a-t-il déclaré, tout en estimant que l’envoi de troupes au sol était le «meilleur moyen» de dire «ça suffit» au président russe.

«Est-ce que ça passe par des hommes au sol ? Ça peut passer d'une manière ou d'une autre par un soutien, y compris par des hommes au sol», a dit Manuel Valls. «C'est le seul message qu'il faut faire passer à Vladimir Poutine».

L’ancien responsable politique a appelé, par la même occasion, à augmenter le budget de la défense et à la «lucidité» par rapport à ce qui se passe en Ukraine.

Les déclarations de cet ancien Premier ministre français (de mars 2014 à décembre 2016) font écho à d’anciennes déclarations du président actuel Emmanuel Macron qui avait dit «ne pas exclure» l’envoi de troupes occidentales, notamment françaises, en Ukraine.

L’«ambiguïté stratégique» de Macron

Le 26 février dernier, à l'issue d'une conférence internationale sur le soutien à l'Ukraine tenue à Paris, Emmanuel Macron avait déclaré, au nom d'une doctrine d’«ambiguïté stratégique», qu'un envoi de troupes occidentales en Ukraine ne pouvait «être exclu», tout en reconnaissant qu'il n'existait pas de «consensus» parmi les alliés occidentaux de Kiev.

Une position désavouée par l’écrasante majorité des chancelleries occidentales, y compris Washington. «Il n'y aura pas de troupes américaines engagées au sol en Ukraine», avait alors déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby.

Depuis, le président français a réitéré à plusieurs reprises sa position, notamment auprès de médias étrangers. «S’il y avait une demande ukrainienne – ce qui n’est pas le cas aujourd’hui –, on devrait légitimement se poser la question», a-t-il par exemple assuré dans un entretien à The Economist publié le 2 mai.

Selon des médias français, l’envoi de troupes au sol serait une «option» examinée à Paris depuis juin 2023.

Du côté de la Russie, Vladimir Poutine avait averti le 13 mars que Moscou n'aurait pas de «lignes rouges» contre ceux qui n'en ont pas à son égard. «Ces États doivent comprendre les répercussions de ces déclarations provocatrices», avait souligné le président russe lors d’une interview à la télévision nationale, au cours de laquelle il avait pour la première fois réagi aux propos de son homologue français sur l'envoi de troupes occidentales en Ukraine.