« Il faut bloquer la vente, nationaliser Sanofi ». Le député Insoumis (LFI) de Seine Saint-Denis Thomas Portes s’est vivement opposé sur le réseau social X à la vente de l’emblématique médicament Doliprane au fonds américain CD&R. Il met en cause le président Emmanuel Macron et « son armée de VRP [qui] bradent la souveraineté industrielle du pays ».
Le 20 octobre, l’État avait annoncé avoir trouvé un « accord tripartite » avec Sanofi et CD&R pour la cession d’Opella, la filiale qui fabrique le Doliprane. Le 21 octobre, c’est Sanofi qui confirmait officiellement une transaction à hauteur de 16 milliards d’euros. La France insoumise est vent debout contre cette vente tandis que le gouvernement affirme avoir obtenu des garanties et a annoncé que l’État détiendrait 1 % de participation via la Banque Publique d'Investissement pour garder un contrôle sur l'avenir de l'entreprise.
Manuel Bompard plaide pour « ouvrir le chantier d'un pôle public du médicament »
De nombreux cadres de LFI se sont insurgés dans les matinales des médias du 21 octobre. Parmi eux, le coordinateur national du parti, Manuel Bompard, qui écarte d’un revers de la main les garanties que prétend avoir obtenu l’État : « Ce n'est pas avec 1% de participation dans le capital que l'État aura son mot à dire ». Il réclame le blocage de la vente, refusant que « des secteurs stratégiques passent sous pavillon américain ». Enfin le député estime qu’« il faut ouvrir le chantier d'un pôle public du médicament ».
La vice-présidente LFI de l’Assemblée nationale, Clémence Guetté, a de son côté estimé sur les ondes de France Inter qu’« il faudrait étudier » la nationalisation de l’entreprise Sanofi. L’élue se dit « très sceptique » quant à cette vente et craint « que ce soit accompagné d’un plan social énorme ».
Déplorant que l’État n'ait pas « tiré les leçons du Covid », elle appelle à miser sur la recherche médicale affirmant qu’avec « les changements climatiques, les pandémies vont se multiplier ».
Alors que l’ensemble des oppositions s’étaient indignées de l’annonce de la vente, c’est LFI qui s’est le plus manifestée après son officialisation.
De son côté le gouvernement défend cette transaction. Le ministre de l’Économie, Antoine Armand avait ainsi affirmé le 20 octobre sur son compte X avoir « obtenu les garanties du maintien et du développement d’Opella en France », avançant que l’Etat veillera en tant qu’actionnaire à ce que ses « exigences sur l’emploi, la production et l’investissement soient respectées ». Le 17 octobre une offre d’un fonds d’investissement français pour reprendre la filiale Opella avait été formulée mais Sanofi n’a pas donné suite et lui a préféré le fonds américain.