La préfecture de la Martinique a annoncé la signature, le 16 octobre à Fort-de-France, d'un «protocole d'objectifs et de moyens de lutte contre la vie chère» avec la grande distribution. Accord qui, selon elle, «permettra de réduire de 20% en moyenne les prix de vente actuellement pratiqués sur une liste de 54 familles de produits».
Est également évoquée, dans ce communiqué de presse, l'entrée en vigueur de «cinq grandes mesures de baisses structurelles des coûts d'achat et d'acheminement de 6000 produits alimentaires importés les plus consommés» dans l'île.
Citée dans le texte de l'accord, une étude de l'Insee fait état d’un «différentiel de prix à la consommation moyen de 14% entre la Martinique et la France hexagonale». Un écart qui atteindrait «40% pour les produits alimentaires, qui représentent 15% des dépenses des ménages».
La collectivité territoriale satisfaite mais le collectif RPPRAC ne ratifie pas le texte et poursuit le mouvement
La collectivité territoriale de Martinique s’est réjoui de cet accord qu’elle qualifie d’«historique» et d’un «véritable pas en avant pour le pouvoir d’achat et la transparence dans le secteur de la distribution».
Le collectif Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), à l’origine de la mobilisation depuis le 1er septembre et qui s'oppose au nombre de produits retenus pour la baisse des prix, n’a pas signé l’accord.
«Le peuple en total désaccord a décidé de poursuivre le mouvement» a déclaré le meneur de ce mouvement, Rodrigue Petitot, selon des propos rapportés par France Info. «On est ultradéterminés. On maintient les blocages, on maintient tout. Le combat, c'est jusqu'à obtenir gain de cause», a-t-il affirmé, demandant notamment la venue du ministre des Outre-mer sur l'île.
La Martinique connaît toujours des barrages filtrants tenus par des militants, et un couvre-feu est toujours en cours jusqu’au 21 octobre. Depuis le début de la mobilisation, l’île dénombre 3 morts et 10 blessés.
En Martinique, toujours selon le texte de l'accord, 80% des produits consommés sont importés. Sur les 350 000 habitants que compte l’île, 34 500 foyers sont au RSA, soit 59 000 personnes, et une personne sur cinq vit sous le seuil de pauvreté soit 76 000 personnes.