France

Vidéosurveillance algorithmique : une volonté de généralisation et des réserves

Le gouvernement français entend poursuivre l’usage de la vidéosurveillance algorithmique, conformément à ce qu’a annoncé le 1er octobre le Premier ministre Michel Barnier. Une annonce qui a notamment déplu au sénateur socialiste Jérôme Durain, membre du comité d'évaluation des caméras algorithmiques qui doit rendre son rapport d'ici décembre.

«Il n’y a pas de quoi sauter au plafond en disant c’est formidable, c’est un outil qui ne pose pas de problème». Interrogé par la télévision publique, dans un reportage diffusé le 2 octobre au soir, le sénateur socialiste de Saône-et-Loire Jérôme Durain s’est montré critique à l’égard de la volonté du gouvernement de généraliser l’usage de la vidéosurveillance algorithmique.

Cette forme de vidéosurveillance a recours à l’intelligence artificielle afin d'analyser automatiquement des images et «pour identifier des dangers potentiels», a ainsi résumé la télévision française évoquant les exemples d'un objet abandonné, d’un départ de feu ou encore un mouvement de foule.

Lors de son discours de politique générale, le 1er octobre, le Premier ministre français Michel Barnier avait déclaré vouloir «généraliser la méthode expérimentée pendant les Jeux olympiques». Une annonce faite alors que le comité d'évaluation chargé d'analyser cette technologie expérimentée pendant les JO n'a pas encore rendu ses conclusions.

«Un peu de sérieux», a lancé l'élu auprès du média français, avant de s’indigner : «soit on évalue soit on n’évalue pas, mais nous on n’a pas de temps à perdre à être convoqués dans des instances qui finalement ne serviraient à rien».

«On amuse un peu la galerie avec un comité d’évaluation», dénonce le sénateur Durain

Selon le sénateur, cette annonce du nouveau chef du gouvernement «vient alimenter l’idée que finalement quand on lance une expérimentation, de toute façon cela va s’inscrire dans le droit […] naturellement et puis on amuse un peu la galerie avec un comité d’évaluation».

Ce rapport est attendu d’ici fin décembre. La loi encadrant l’utilisation de la vidéosurveillance algorithmique encadre son utilisation jusqu'au 31 mars 2025.

Avant les Jeux olympiques, La France Insoumise et les écologistes avaient déposé un recours contre ce texte voté en mars 2023 avec seulement 59 voix pour et 14 contre. Des associations s’étaient également dressées à l'encontre du texte, à l’instar de La Quadrature du Net qui avait alors publié une brochure «Vidéosurveillance algorithmique, dangers et contre-attaque».