«Vous rampez devant l'extrême droite!» Lors de sa prise de parole après l’allocution du Premier ministre pour le discours de politique générale le 1er octobre, la présidente du groupe de La France insoumise (LFI) à l'Assemblée, Mathilde Panot, a vivement pris à parti Michel Barnier dénonçant «un gouvernement sans légitimité politique qui rampe devant l'extrême droite», qualifiant l’exécutif de «pire gouvernement des réactionnaires» ou encore de «macrono-lepéniste».
Sans surprise, cette intervention a valu à la députée du Val-de-Marne les louanges du fondateur des Insoumis Jean-Luc Mélenchon qui l'a qualifiée sur X (ex-Twitter) de «foudroyante et si juste».
L'élue insoumise a ensuite pris à parti les oppositions en affirmant : «Si vous ne censurez pas ce gouvernement, vous trahissez le sens du vote des dernières législatives». Un discours auquel le nouveau chef du gouvernement a répondu flegmatiquement : «Plus vous serez agressive, plus je serai respectueux».
«Fadeur», «gouvernement à durée de vie limitée», «démocrature» : les gauches font bloc contre Barnier
Du côté du Parti socialiste (PS), le président du groupe Boris Vallaud s’en est pris aux «rodomontades» du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, selon lui «gouverné par les préjugés de l'extrême droite». «Vous êtes la continuation du macronisme dans sa part la plus à droite, la plus réactionnaire et à tout dire la plus exaltée», a-t-il lancé au chef du gouvernement.
Là encore, une prestation saluée sur X par le premier secrétaire du parti, Olivier Faure. Celui-ci a évoqué un «grand discours» qui, à ses yeux, «tranche avec la fadeur de celui du Premier Ministre».
Durant sa prise de parole, la présidente du groupe Ecologistes Cyrielle Chatelain a évoqué un gouvernement à la «durée de vie limitée». Le député communiste du Puy-de-Dôme André Chassaigne a qualifié le discours de Michel Barnier de «potion à base d’injustice, d’insécurité, d’instabilité». «Nous ne troquerons pas notre démocratie contre votre démocrature», a-t-il ajouté.
Un Premier ministre tancé par ses propres alliés
Éric Ciotti, de son côté, a mis en garde l’exécutif contre «toute hausse d’impôts», avant d’interpeler : «Comment la droite pourrait-elle se renier autant ? Pas vous ! Et pas ça !». Ce à quoi Michel Barnier a répondu: «je vous connais bien depuis longtemps. Je n'ai pas envie de faire de polémiques avec vous et je n'ai pas le temps».
Quant à Marine Le Pen, pour le Rassemblement national (RN), l’ancienne candidate à la présidentielle a maintenu sa ligne, affirmant qu'«en attendant la grande alternance, nous resterons inlassablement les gardiens vigilants de l’intérêt de la France et des Français».
Concernant les membres de la coalition au pouvoir, le Premier ministre a dû composer avec une intervention peu amène de son prédécesseur à Matignon, devenu chef de fil du groupe Ensemble pour la République à l’Assemblée.
Alors que son parti compte 8 des 17 ministres de plein exercice, Gabriel Attal a rappelé qu'«aucun soutien ne peut se tenir pour acquis», proposant des pistes d’économies supplémentaires. «Monsieur Attal, je serai très attentif à vos propositions d'économies supplémentaires pour faire face au déficit que j'ai trouvé en arrivant», a réparti Michel Barnier.