«44% en moins de budget pour la Santé ! Structures vétustes, avec nécessité de rénovation, structures n'étant pas aux normes de sécurité incendie, plafonds menaçant de s'écrouler, murs fissurés, etc. Toujours plus de destruction des services publics...»
Sur X (ex-Twitter), le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG) s’est inquiété le 23 septembre, à quelques semaines de la présentation du budget à l’Assemblée, de la possible direction budgétaire qui pourrait être prise par le gouvernement Barnier.
Un chiffre avancé le 23 septembre dans une chronique parue dans le quotidien L’Humanité, dénonçant «la plus forte saignée de tous les ministères». «Ce budget, qui n’est pas celui de la Sécurité sociale, concerne notamment les investissements dans les hôpitaux», est-il précisé.
«Des milliards pour l’armée, l’austérité pour la santé»
Cette information a été présentée dans les colonnes de L'Humanité par le médecin du Samu 93 et conseiller régional apparenté LFI Christophe Prudhomme. Dans un «billet d’humeur», ce dernier a affirmé que «la raison du retard à la transmission des éléments budgétaires par Michel Barnier» visait à «éviter de mettre en évidence les mensonges contenus dans ses premières déclarations». Et d’ajouter qu'il découvrait «avec stupeur» que le budget de la Santé allait être «amputé l'année prochaine de 44%», sans avancer de montants à l'appui... si ce n'est celui de l'armée et des 413 milliards d’ici à 2030, alloués en 2013. «Bref, des milliards pour l’armée, l’austérité pour la santé», a fustigé l'élu LFI.
Le chroniqueur s'est également insurgé contre «les fameuses promesses du Ségur de la santé […] 6 milliards d’euros d’investissement pour les hôpitaux et les Ehpad», les qualifiant d'«annonces mensongères».
Plusieurs centrales syndicales se sont indignées à l'idée qu'une telle coupe puisse être inscrite au budget, à l’instar de la CGT Éducation 95 qui a dénoncé «une attaque historique» et a appelé à manifester le 28 septembre.
«Ils taillent dans la dépense publique», s'insurge une députée
«Pourquoi auditionner les ministres, ils ne répondent à aucune question !» En commission des finances le 25 septembre, la députée écologiste de Paris Danielle Simonnet s’en est prise au gouvernement, interrogeant notamment l’exécutif sur la taille dans les dépenses de santé : «Alors qu'ils taillent dans la dépense publique, est-ce vrai qu'ils vont baisser les crédits de 44% pour la Santé ?».
La nouvelle ministre de la Santé, nommé deux jours avant la publication de cette affirmation quant à une possible coupe budgétaire, n’a pas encore réagi et son ministère n’a pas commenté ce chiffre.
Le 18 septembre, le président de la Conférence des commissions médicales hospitalières Rémi Salomon s'était alarmé sur une radio publique : «L'hôpital public est en grande difficulté, on a un déficit qui est estimé à peu près à 2 milliards à la fin de l'année, ce qui est considérable, on n'avait jamais atteint ce niveau-là.» Il appelait en outre à ne pas «resserrer» le budget de la Santé.