«Je prends acte de la dissolution de l’État-major des Républicains dans la macronie». Dans un entretien au Figaro publié le 22 septembre, le député Éric Ciotti, ancien président du parti Les Républicains (LR) a fait savoir qu’il quittait ce parti alors qu’il a déjà créé une autre formation : l’Union des Droites Républicaines (UDR).
La rupture consommée avec ses anciens camarades, qui avaient essayé sans succès de l'exclure du parti, Ciotti a menacé ces derniers de voter la censure contre le gouvernement qu'ils ont rejoint, s'il venait à opter pour la voix de la hausse des impôts.
La veille, dans un message posté sur les réseaux sociaux, il avait dénoncé les choix opéré par l’exécutif français. «Dans une démocratie, ceux qui gouvernent sont ceux qui ont remporté les élections. Aujourd’hui […] ceux qui gouvernent sont ceux qui ont perdu toutes les élections», avait-il lancé.
Son départ a été peu commenté, si ce n’est par son ancien collègue président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) Renaud Muselier et par ses soutiens qui appellent les déçus de la droite à le rejoindre.
«Le macronisme est un naufrage» : Ciotti attaque les LR ralliés à Macron
«Certains préfèrent monter sur le radeau de la Méduse, ce Titanic, tout ça pour quelques places» a-t-il fustigé ce 23 septembre sur une radio, sans pitié avec ses anciens collègues ralliés au parti présidentiel. Pour celui qui dirige désormais l’UDR, «le macronisme est un naufrage. Plus d’immigration, plus de dette, plus d’insécurité. Jamais la situation de notre pays n’a été aussi catastrophique» a affirmé le député des Alpes Maritimes.
L’ancien président du parti LR a cependant tenu à tendre la main aux membres du parti «les plus talentueux» qui «ne sont pas tombés dans cette grotesque caricature et ce piège grossier tendu par Emmanuel Macron». Il a ainsi cité les noms du maire de Cannes David Lisnard, de l’eurodéputé François-Xavier Bellamy ou encore du président du groupe LR à l’Assemblée nationale Laurent Wauquiez.
Pour Éric Ciotti «ce n’est pas Michel Barnier qui gouverne, mais Emmanuel Macron». Il a en outre estimé que sa décision de quitter le parti «va permettre de refonder une grande famille politique dans la clarté et l’indépendance».
«La seule droite d’opposition au macronisme»
Le départ d’Éric Ciotti des Républicains, qui était encore légalement président, mais n'était plus soutenu par aucun cadre du parti, semblait inéluctable. Au début du mois de juin, après les élections européennes, Ciotti avait défrayé la chronique en s’enfermant au siège des Républicains après avoir noué une alliance avec le Rassemblement National (RN), sans l’accord du bureau politique de LR.
Le président de la région PACA, Renaud Muselier, rallié au parti présidentiel Renaissance en 2022, a de son côté ironisé sur le départ de ce concurrent local. «Bonne nouvelle chez Les Républicains : le forcené s’est rendu ! Il est maintenant en garde à vue, au Rassemblement National», a-t-il lancé sur X.
«Éric Ciotti est parti, [...] on va pouvoir réorganiser la droite», a déclaré de son côté l’ancien président du parti Jean-François Copé.
L’essentiel des réactions s'est cependant trouvé dans le camp du député, ses partisans appelant les LR déçus de l’alliance avec le centre à les rejoindre, à l’image du député de la Marne Maxime Michelet de l’UDR : «rejoignez-nous pour construire l'avenir !». Il décrit le nouveau parti d’Éric Ciotti comme «la seule droite d’opposition au macronisme». Le député de Marseille Olivier Fayssat a quant à lui appelé «tous nos amis LR, élus, adhérents et sympathisants fidèles aux valeurs qui nous rassemblent, à rallier l’UDR».
La présidence des Républicains est désormais vacante et le parti dirigé à l’Assemblée nationale par Laurent Wauquiez va devoir se trouver un nouveau chef de file, alors que sa secrétaire générale Annie Genevard, entrée au gouvernement comme ministre de l'Agriculture, devrait également laisser sa place.