Après leur rencontre en marge de la COP21, les représentants des deux ministres ont déclaré que les deux hommes politiques avaient consenti à «prolonger et compléter, en le formalisant davantage, le travail d'échange de renseignements multilatéral lancé sur la base de neuf pays», dont la France, la Belgique, l’Italie, le Royaume-Uni, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Espagne, l’Irlande et la Suède, pour prévenir de futures attaques terroristes sur le territoire de l’Union européenne.
Cette initiative a été proposée par le ministre belge plusieurs fois, depuis juin 2014, quand quatre juifs avaient été tués dans un musée bruxellois par un Français. Mais les dirigeants européens n’y avaient pas répondu avant que la menace ne se rapproche.
Quelques heures avant la rencontre avec son homologue français, Charles Michel a accusé le ministre de l’Intérieur français Bernard Cazeneuve, dans une interview à la radio RTL d’être «réticent» à ses propositions. «Si les services de renseignements fonctionnaient sans faille dans l’échange d’informations, il n’y aurait plus aucun attentat dans le monde», a-t-il poursuivi.
Néanmoins, plus tard dans la journée, le Premier ministre français s’est exprimé en faveur de l’unification du système de renseignement européen.
D’après les deux chefs de gouvernement, il faut tout d’abord «harmoniser et systématiser les échanges de fiches S (les documents des services de l’Intérieur français sur les individus considérés comme dangereux ou radicalisés) et leurs équivalents dans les autres pays, via le Système d'information Schengen».
Mais pour le moment, tous les hommes politiques ne soutiennent pas cette idée. Le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maiziere, est persuadé que la création d’une CIA européenne serait «gaspillage d’énergie». «Les membres de l’UE doivent se concentrer sur l’amélioration de l’échange d’information via des institutions qui existent déjà», a-t-il conclu.