France

Affaire Darmanin-PSG : ces révélations qui tombent mal pour Michel Barnier

Une affaire de favoritisme fiscal au profit du PSG, impliquant le ministre de l’Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin lorsqu'il était à Bercy ainsi que son directeur de cabinet d’alors, refait surface dans la presse française. Elle vient indirectement éclabousser le nouveau Premier ministre Michel Barnier.

À peine arrivé aux affaires, Michel Barnier pourrait déjà être confronté à des affaires inhérentes à l'ancien gouvernement. Alors que le nouveau Premier ministre français a été nommé le 5 septembre, il n’aura fallu que trois jours à Mediapart pour publier un article dans lequel il affirme que la justice détient des SMS du ministre démissionnaire de l'Intérieur, Gérald Darmanin, concernant des affaires fiscales du Paris Saint-Germain (PSG).

La veille déjà, le média d'investigation rappelait que Jérôme Fournel, alors directeur de cabinet de Gérald Darmanin, était impliquée depuis février dans une enquête concernant cette affaire portant sur une exonération fiscale faite au club de football parisien lors de l'arrivée du Brésilien Neymar en 2017. À l'époque, Gérald Darmanin était ministre de l'Action et des Comptes publics et aurait été aidé par son directeur de cabinet. Or, c'est ce dernier que le nouveau locataire de Matignon a choisi pour occuper le même poste.

Le transfert du Brésilien Neymar comme genèse de l’affaire

C'est lors d’une perquisition, fin janvier 2024, du domicile de Hugues Renson, actuel secrétaire général de la branche hydroélectrique d’EDF, ancien député LREM de Paris (2017-2022) et vice-président de l’Assemblée nationale, que les policiers ont découvert dans son téléphone ces échanges tendant à démontrer l’implication de Gérald Darmanin et de Jérôme Fournel. À l'époque, Mediapart suivait déjà de près l'affaire, rapportant notamment des perquisitions menées à la Direction générale des finances publiques (DGFIP) ainsi qu'à l'Urssaf.

Hugues Renson, présenté par le média d'investigation comme un «très proche» du PSG, aurait obtenu durant son mandat pas moins de 58 places dans le carré VIP du club parisien pour son propre usage ainsi que pour des proches et des tiers, d'après des éléments de l'enquête fuités dans la presse française. Hasard du calendrier, il a été mis en examen le 5 septembre pour «trafic d’influence par une personne investie d’un mandat électif public», à l'issue d'un interrogatoire de première comparution.

Mediapart avait notamment dévoilé une note, qu'aurait rédigée Jérôme Fournel, dispensant des conseils au PSG afin de lui éviter de payer des cotisations sociales sur le transfert de Neymar. Après plusieurs échanges, le PSG a fini par recevoir des documents de l’administration fiscale et de l’Urssaf Île-de-France annonçant au club qu’il n’y aurait ni impôts ni cotisations sociales à verser sur ce transfert.

Or, selon le média d'investigation, l'administration fiscale aurait pu réclamer au PSG «entre 67 et 224 millions d’euros», dans la mesure où la somme destinée à payer l'indemnité de départ de Neymar a été directement versée à celui-ci par le club parisien.

Alexis Kohler, Jérôme Fournel : l’entourage de Michel Barnier passé à la loupe

Cette affaire, impliquant Gérald Darmanin et le club de football de la capitale, vient indirectement éclabousser le nouveau Premier ministre au moment où celui-ci s'attelle à composer son futur gouvernement.

Jérôme Fournel a non seulement été au service de Gérald Darmanin, mais officiait depuis janvier auprès du ministre de l’Économie Bruno Le Maire, le tout après avoir été cinq ans durant (2019-2024) à la tête de la DGFIP. Il s'avère être également un proche du secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler, au cœur de nombreux scandales, lui-même réputé proche de nouveau Premier ministre Michel Barnier.

Le choix de Jérôme Fournel par le nouveau locataire de Matignon, en tant que proche collaborateur d'un ministre en exercice, avait suscité des critiques dans le monde politique, essentiellement chez les souverainistes.

Ainsi, le président des Patriotes Florian Philippot avait-il dénoncé la continuité chez Michel Barnier avec ses prédécesseurs. «Tout changer pour que rien ne change […] Une mascarade de plus», avait pour son part ironisé le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan.