Deux jours après la nomination du nouveau Premier ministre Michel Barnier, issu des Républicains, La France insoumise (LFI) et des organisations de jeunesse organisent plus d’une centaine de rassemblements ce 7 septembre dans plusieurs villes et régions de la France contre le «coup de force» d’Emmanuel Macron.
«Le Premier ministre a été nommé contre le vote populaire», dénonce Manès Nadel de l’Union syndicale lycéenne, dans le cortège parisien. La député insoumise Aurélie Trouvé dénonce de son côté une «alliance entre le RN, la droite et les macronistes» et rappelle que 80 députés ont déposé une procédure de destitution du président de la République.
À Nantes, plusieurs milliers de personnes défilent depuis le matin «contre le coup de force de Macron», selon Presse Océan. En tête de cortège, les manifestants tiennent une banderole : «Une seule solution : la destitution!». Parmi les pancartes des manifestants, on pouvait lire également «Macron, saigneur de la France!» ou encore «Regarde ta Rolex, c’est l’heure de la révolte!».
À Bordeaux, la manifestation «Contre le coup de force de Macron» s’est élancée vers 11 heures de la place de la Victoire pour rejoindre la place de la Bourse. A Laval, environ 250 manifestants se sont réunis devant la mairie, selon France Bleu Mayenne. Le Mans, Metz, Montauban... Plusieurs autres mobilisations se sont lancées contre le «coup de force» d’Emmanuel Macron. D’après France Bleu Azur, l’une d’entre elles, à Nice, réunirait quelques 300 à 400 personnes.
«150 points de mobilisation»
L’initiative, lancée fin août par deux syndicats d’étudiants et de lycéens, a immédiatement été reprise en main par LFI. Les organisateurs avaient annoncé «150 points de mobilisation à travers la France», à commencer par Paris, où le cortège s’est donné rendez-vous à 14 heures place de la Bastille avant de converger vers la place de la Nation. Le patron du Parti communiste, Fabien Roussel, devait y participer, tandis que le secrétaire national des Écologistes, Marine Tondelier, défilera à Lille.
Les médias français ont rapporté que les grandes centrales syndicales n’avaient pas repris l’appel à manifester, se concentrant sur des dates ultérieures. La CGT, plus grande organisation syndicale de gauche a prévu une mobilisation le 1er octobre. De son côté, le Parti socialiste (PS) n’a pas relayé l’appel à manifester, même si certains de ses militants locaux participent aux mobilisations.
Hormis les Insoumis, aucun parti n’avait appelé à manifester le 7 septembre. Le Nouveau Front populaire (NFP), qui a remporté la victoire aux législatives, fort de ses 193 députés, n’est pas au complet pour protester contre le «déni de démocratie» et le «coup de force» du président Macron.
Levée de boucliers à gauche
Après l’annonce par l'Élysée du choix de Michel Barnier comme nouveau locataire de Matignon, qui fait suite au refus du nom de Lucie Castets, issue de la gauche, Jean-Luc Mélenchon chef des Insoumis était le premier à avoir pris la parole.
«Le président vient de nier officiellement le résultat des élections législatives qu'il avait lui-même convoquées», avait accusé le leader des Insoumis, pointant du doigt ce choix d'Emmanuel Macron porté sur un membre «d'un parti qui a été le dernier à l'élection législative.»
Dans un communiqué du Nouveau Front populaire (NFP), les partis alliés de la gauche avaient évoqué le «mépris total» du président de la République et font valoir leur volonté «d’œuvrer sans relâche pour proposer aux Françaises et aux Français une politique à même de répondre aux urgences sociales, climatiques et démocratiques».