«Il teste des noms parce que c’est un pervers. Vous voyez comment il se comporte : il prend des noms dont il sait que ça ne marchera pas.» Ce 5 septembre, au micro d'une radio du service public, la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier n’a pas mâché ses mots à l'encontre d'Emmanuel Macron alors que celui-ci n’a toujours pas nommé de successeur à Gabriel Attal, Premier ministre qui a démissionné mi-juillet après la défaite du camp présidentiel aux élections législatives.
Particulièrement mis en avant au cours de ces derniers jours, les noms de l’ancien socialiste Bernard Cazeneuve et de l’ancien Républicain (LR) Xavier Bertrand auraient été évacués par l'Élysée, selon le journaliste du Figaro Louis Hausalter. «Macron est en passe d'enterrer les pistes Bertrand et Cazeneuve et de tester de nouveaux noms... Un cadre de son camp n'exclut même pas qu'il faille attendre après dimanche, fin des Jeux paralympiques», a-t-il déclaré sur X (ex-Twitter) le 4 septembre au soir.
Macron, un président attaqué de toutes parts
Si la qualification de «pervers» par Marine Tondelier semble être la critique la plus dure et personnelle venant d’un membre de l'opposition, la droite n’est pas en reste.
Un temps pressentie pour être cheffe de gouvernement, la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse a estimé sur les ondes d’une radio publique que le président devait changer de «méthode» et qu’il devait accepter l’idée que le futur Premier ministre ne serait plus son collaborateur. «Il n’est plus maître du jeu», a-t-elle ajouté. Elle a même jugé qu’Emmanuel Macron aurait dû nommer à Matignon la candidate du Nouveau Front populaire (NFP) Lucie Castets.
Dans un communiqué en date du 4 septembre et diffusé sur les réseaux sociaux, le NFP a également réitéré sa demande de voir Lucie Castets être nommée à la tête du futur gouvernement. L’alliance des gauches a également dénoncé dans ce document un président «irresponsable», estimant que deux choix s'offraient à lui : nommer Castets ou gouverner avec le Rassemblement national (RN). Du côté du RN, le député Sébastien Chenu a affirmé, quant à lui, que le président voulait «rouler les Français».
Procédure de destitution et pétitions de La France insoumise
Par ailleurs, LFI a mis en application sa menace de recourir à l'article 68 de la Constitution afin de destituer le président de la République.
«Emmanuel Macron est non seulement le point de blocage, mais aussi la raison pour laquelle nous n'avons pas de gouvernement, et l'agent de perturbation du bon fonctionnement démocratique des institutions», a déclaré le 3 septembre la présidente du groupe Insoumis à l’Assemblée nationale Mathilde Panot lors d'une conférence de presse.
Celle-ci a présenté cette procédure de destitution contre le chef de l'État, qui a rassemblé 81 signataires de trois groupes parlementaires. Selon elle, une telle procédure constitue «une réponse à la hauteur du coup de force antidémocratique».
Le coordinateur national des Insoumis Manuel Bompard a justifié cette démarche en évoquant sur X l’article 5 de la Constitution selon lequel «le président de la République […] assure le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'État».
Les Insoumis ont en outre lancé une pétition en ligne contre le président. Ce 5 septembre à la mi-journée, celle-ci avait dépassé les 225 000 signataires.
Ce 5 septembre marque le 51e jour depuis la démission de Gabriel Attal. Depuis la fin des Jeux olympiques, le président français multiplie les entretiens avec des personnalités politiques afin de trouver un chef de gouvernement qui ne soit pas censuré par les oppositions.